jeudi 14 mai 2015

Vivonne - Le preneur d'otage a-t-il profité du manque de surveillants ?

Vivonne. Comment et pourquoi la prise d’otage a-t-elle pu avoir lieu, mardi soir ? Voici des éléments de compréhension sur les faits et leurs gestions.
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Le Poste central de circulation (PCC) du centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne ne vous dit sans doute rien. C'est pourtant à cet endroit précis que s'est jouée la prise d'otage, mardi, entre 16 h 20 et 21 h 20.
Selon nos informations, le preneur d'otage, Pascal Ritz, 46 ans, mis en examen pour séquestration aggravée et menaces de mort avec une arme (1), a attendu d'être à ce carrefour de vie de l'établissement pénitentiaire pour mettre son plan en action. C'est ici, en plein air, que les détenus et surveillants vont ou reviennent du gymnase, des cellules, des parloirs (voir notre infographie)… Dans son local sécurisé, le surveillant ouvre les portes grillagées en fonction des demandes de ses collègues. Et, normalement, un autre agent se trouve à l'extérieur du poste pour faciliter les allers et venues. Y-en avait-il un mardi après-midi ? Cette absence n'aurait sans doute pas changé grand-chose au cours des événements mais elle ouvre une brèche aux revendications syndicales (lire plus bas).
 
La négociation a eu lieu sous le regard et les insultes des autres détenus
 
Pascal Ritz a-t-il profité d'un flottement au PCC pour empoigner par-derrière un autre détenu condamné pour une longue peine. Il n'avait pas de différend avec lui. Il voulait juste faire entendre ses revendications. Il a saisi un morceau de verre et l'a placé sous sa veine jugulaire… pendant cinq heures. « A ce moment la, il y a quasiment toute la prison qui bouge. Nous sommes en plein après-midi. La prise d'otage a coincé une vingtaine de détenus dans le gymnase, d'autres au niveau du parloir. Une quarantaine en tout », indique une source proche du milieu pénitentiaire.

Pour comprendre la tension qui monte, et l'extrême précaution prise par les autorités pénitentiaires, militaires et préfectorales sur la gestion de crise, il faut s'imaginer un négociateur de la gendarmerie à quelques mètres, derrière une autre grille, sous les regards de centaines de détenus penchés aux barreaux de leurs cellules. Les cris et les insultes qui fusent. Et quarante membres surentraînés des équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) et du Peloton de surveillance de Civaux, présents dans l'ombre, prêts à mater une mutinerie. Le GIGN était d'ailleurs en pré-alerte à Versailles. Au cas où.
 
En plein jour, 40 surveillants pour 600 détenus
 
Ailleurs, dans la prison, la tension monte. Plus personne ne bouge. Les repas du soir ont pris beaucoup de retard. Les détenus bloqués par cette prise d'otage s'impatientent...

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