mardi 15 novembre 2016

Strasbourg - Agressions, cafards : les surveillants de prison en colère

Agressions à répétition, manque de personnel, surpopulation, cafards, souris : quelque 70 surveillants pénitentiaires ont dénoncé ce lundi la dégradation de leurs conditions de travail devant la maison d'arrêt de Strasbourg.

« Notre quotidien : insultes, agressions, tuberculose, punaises, cafards, souris et non-reconnaissance » : dénoncent les surveillants de Strasbourg.

Seuls des surveillants en repos ou en congé participaient au rassemblement, à l'appel des syndicats SPS, FO et UFAP, leur statut ne leur permettant pas de faire grève.



Les surveillants ont placé des barrières de pneus sur la route menant à l'établissement afin d'empêcher les mouvements de véhicules, les extractions de détenu ou les livraisons. Ils ont laissé sortir au cours de la matinée un détenu attendu devant la cour d'assises.

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« En prison, personne ne nous entendra crier » et « Notre quotidien : insultes, agressions, tuberculose, punaises, cafards, souris et non-reconnaissance », pouvait-on lire sur des écriteaux et banderoles accrochés à l'entrée de la maison d'arrêt. Pour Fabrice Meder, secrétaire général Grand Est du syndicat SPS, « la population pénale est de plus en plus vindicative ». « Des détenus nous sont envoyés parce qu'ils sont ingérables ailleurs: en maison d'arrêt, on a tous les profils », explique-t-il, citant un taux d'occupation de 165% dans celle de Strasbourg.

« Plus d'activités, moins de moyens »

« On organise de plus en plus d'activités pour les détenus, mais sans nous donner les moyens humains », a déploré Philippe Steiner, délégué adjoint de l'UFAP. De ce fait, lors de déplacements à l'intérieur de la prison, des détenus se croisent alors qu'ils n'ont en principe pas le droit de communiquer entre eux, a-t-il expliqué. « On a des détenus radicalisés qui sont mélangés avec les autres, bientôt on aura des prêches à la promenade », s'est-il également inquiété.

Parmi les revendications des surveillants figurent le transfert systématique d'un détenu dans un autre établissement après une agression et une meilleure sécurisation des abords de la prison. Ils regrettent également le manque de onze agents dans l'établissement.

Rencontre avec Urvoas

Les surveillants ont reçu en début d'après-midi la visite d'un membre du cabinet de Jean-Jacques Urvoas, alors que le Garde de Sceaux était en visite lundi dans la capitale alsacienne. Ils ont obtenu l'installation d'un nouveau filet anti-projections et la sécurisation d'un périmètre autour de la prison et ont levé leur mouvement de protestation à l'issue de la rencontre, a expliqué M. Meder.

« Il manque des postes à Strasbourg comme il en manque à Colmar et à peu près dans les 188 établissements pénitentiaires », a commenté M. Urvoas. « L'année prochaine nous recruterons 2 500 surveillants de prison. Si ce rythme engagé depuis maintenant trois ans est maintenu, nous pourrons espérer atteindre la suppression des vacances de postes en 2018 », a ajouté le ministre.

Le gouvernement a annoncé début octobre un plan visant notamment à lutter contre la surpopulation carcérale, avec la création de 33 nouveaux établissements dans les dix ans.

Ouest-france

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