"Jawad le logeur" préfère "manger des conserves au Resto du Cœur" plutôt que d’être en prison

Jawad Bendaoud, le logeur présumé de plusieurs membres du commando du 13 novembre, a écrit à un juge d'instruction depuis sa cellule pour plaider son innocence. Un courrier que TF1 a pu consulter.

Jawad Bendaoud n’en finit décidément plus de prendre la plume.


Sous les verrous, le voyou - soupçonné d’avoir hébergé pendant leur cavale plusieurs membres du commando du 13 novembre dans son appartement - a récemment envoyé une énième lettre à l’un des juges chargés de l’enquête sur ces attentats. TF1 a pu consulter ce courrier.

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"On aurait dis vous êtes scénariste" Jawad Bendaoud

Le 1er octobre dernier, depuis sa cellule du quartier d’isolement de la prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis), "Jawad le logeur",  écrit donc à Jean-Marc Herbaut, juge à la section antiterroriste de Paris. Dans ces trois pages manuscrites – dont les extraits sont laissés ici sans correction  – Bendaoud affirme d’entrée de jeu "péter un plomb" et ne cesse de clamer son innocence. "Vous êtes juge d’instruction, on aurait dis vous êtes scénariste (…) vous attendez quoi je pète une durite".

Le suspect revient en détails sur sa soirée du 13 novembre 2015 – "j’étais dans le salon avec mon père je mangais des lentilles au bœuf" - et sur les conditions dans lesquelles les tueurs des terrasses Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh sont arrivés chez lui, rue du Corbillon à Saint-Denis, dans la soirée du mardi 17 novembre 2015 avec Hasna Aït-Boulahcen, la cousine d’Abaaoud. "J’ai senti un truc louche mais jamais j’aurais pu imaginer une seule seconde que je venais de serrer la main et offert un toit du coca cherry, de l’oasis aux individus qui venait de commettre les pires attentats perpetré en France". Quelques heures plus tard, en plein assaut des hommes d’élite du RAID, Akrouh fera sauter son gilet explosif, tuant aussi sur le coup ses deux complices.

Un an plus tard, Jawad Bendaoud semble encore s’en mordre les doigts : "J’avais tout pour réussir j’ai passé mon code de la route en accéléré je l’ai obtenu sans problème (…) j’ai tout perdu".

"On va dire c’est un terroriste Jawad mais mort de rire" Jawad Bendaoud

Visiblement à bout de nerfs – il a d’ailleurs tenté d’incendier sa cellule le 16 septembre dernier -  le suspect âgé de 30 ans réclame la levée immédiate de son placement à l’isolement et son transfert dans une autre prison : "Vous cherchez quoi au juste qu’a force de craquer je comette l’irréparable je suis quelqu’un de violent depuis tout jeune (…) si je commet un acte violent on va dire c’est un terroriste Jawad mais mort de rire"...

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