mardi 1 décembre 2015

En prison, concilier l'accès au culte et les contraintes de sécurité

La radicalisation islamiste en prison est au coeur de l'actualité. Le sujet a été abordé, lors du colloque sur les discriminations par le responsable des imams de l'ouest et le directeur des Croisettes.
Stéphane Glappier, directeur adjoint de la maison d'arrêt des Croisettes (à gauche) et Mohamed Loueslati, le responsable des aumôniers musulmans du grand ouest.
 
Les 20 prisons du grand ouest (6 000 détenus) sont les établissements les mieux lotis de France en terme d'aumôniers musulmans. « Ils sont deux fois plus nombreux que pour la région de Marseille », se félicite Mohamed Loueslati, leur responsable régional. Ils sont actuellement 24, bientôt 28.
Âgés en moyenne de 53 ans, « ils sont formés et envoyés par leur pays d'origine : principalement le Maghreb et l'Afrique noire. D'où la difficulté, regrette-t-il à créer un islam républicain avec cette mosaïque, en proie souvent aux tiraillements, aux rivalités ». L'imam régional souhaiterait une formation théologique en France.

À la maison d'arrêt des Croisettes de Coulaines, ils sont trois aumôniers musulmans. « Autant que les catholiques et les protestants », indique Stéphane Glappier, directeur adjoint de l'établissement. Des aumôniers nationaux israélites, bouddhistes et plus récemment des Témoins de Jéhovah, peuvent intervenir ponctuellement. « Toutes les religions se partagent la même salle, utilisée aussi pour d'autres activités. En détention, on célèbre toutes les fêtes religieuses avec remise de colis, produits spécifiques pour la cantine et distribution de repas aménagés. »

La clé des cellules

Dès son arrivée, le détenu est informé de l'organisation du culte. À lui d'écrire directement à l'aumônier qui décide alors de le recevoir ou pas.

L'administration pénitentiaire, qui doit concilier accès au culte et contraintes de sécurité, « n'a aucun droit de regard là-dessus. La seule chose dont on s'assure, c'est que des personnes qui ont l'interdiction de se rencontrer ne participent pas aux mêmes réunions collectives ». L'aumônier peut aussi aller voir le détenu en cellule. C'est la seule personne extérieure qui en a les clés. « Un symbole fort », pour Stéphane Glappier.

La prison se doit aussi de veiller à la « lutte contre le prosélytisme et les dérives sectaires »...

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