mercredi 9 décembre 2015

Meuse : l’Unité de soin en milieu pénitentiaire de Montmédy fête ses 20 ans

Si aujourd’hui chaque personne en détention bénéficie d’une prise en charge sanitaire, c’est là le résultat d’une évolution des lois jusqu’à l’instauration d’une véritable culture du soin en milieu carcéral.
Au premier plan, Philippe Godefroy, Roxane Radenne et Françoise Osslaer. Photo Franck LALLEMAND
 
C’est le 1er novembre 1995 suite à la loi du 18 janvier 1994 (cf. encadré) que l’USMP, Unité de soin en milieu pénitentiaire de Montmédy qui fait partie du Centre hospitalier de Verdun-Saint-Mihiel a ouvert ses portes.

Avant la création celle-ci, l’infirmière qui travaillait au centre de détention dépendait du ministère de la justice. « Cette loi nous a obligés à aller les uns vers les autres, à établir des relations de confiance. À avoir un regard autre que celui du strict gardien de prison », souligne Philippe Godefroy, chef d’établissement du centre de détention de Montmédy. Qui même s’il n’est arrivé là qu’en juin 2014, a lui aussi suivi au fil des années ce qu’il appelle plutôt une « révolution ». Et d’ajouter face aux nombreux personnels de santé (médecins, infirmiers, intervenants…), représentant de l’ARS et de la mairie réunis au Pôle mère-enfants ce jeudi : « Grâce à vous, nous sommes rentrés dans une prise en compte de la personne ».

« Une révolution »

Tout à débuté à Montmédy par la création d’une UCSA, Unité de consultations et de soins ambulatoires. Françoise Osslaer, infirmière présente dans les murs dès 1991 devient alors salariée du centre hospitalier de Verdun et deux autres infirmières viennent compléter l’unité avec un médecin généraliste quelques demi-journées par semaine. « C’était l’époque du thermomètre à mercure », se souvient Mme Osselaer. « Le centre de détention ne comptait alors qu’un bâtiment pour 90 détenus ».

 Une seule pièce servait pour les consultations et « les médicaments étaient distribués aux patients-détenus, comme on les appelAIT, dilués dans des fioles », poursuit-elle. « On constatait déjà beaucoup de problèmes psychiatriques », mais avait encore peu de moyens pour cela.

Aujourd’hui, le CD de Montmédy compte en moyenne par an 307 détenus (maximum 340). Tous sont tenus d’avoir une visite médicale en arrivant. Les locaux se sont agrandis avec un bureau infirmier psy, deux bureaux de psychologue, une salle de soins, une salle de kiné, une salle d’attente, un secrétariat, une pharmacie et un cabinet dentaire. « Quatre infirmiers sont là à temps plein et des médecins psychologues, psychiatres, kiné, dentistes, CSAPA centr’aide (addictions) et Anpaa 55 (alcoologie) interviennent régulièrement », détaille Roxanne Radenne, cadre de santé à l’USMP de Montmédy. Du personnel auxquels se rajoutent des intervenants extérieurs tels qu’arthérapeute, professeurs de yoga, médiateurs animaliers « et les animaux, chiens, rongeurs et le dernier le lapin gribouille »...

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