La France reste le mauvais élève de l'Europe en matière de surpopulation carcérale avec 115 détenus pour 100 places.
Ce matin dans Bourdin Direct un ancien détenu témoignait de la promiscuité et des tensions engendrées par cette suroccupation carcérale.
La France est en progrès, mais reste parmi les mauvais élèves de l'Europe pour la surpopulation carcérale. Sur les 47 membres de l'organisation paneuropéenne, la France se situe à la 7e place moins mauvaise position avec un ratio de 115 détenus pour 100 places.
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En clair, près de la moitié des établissements pénitentiaires sont en surpopulation. Et chaque soir, plus de 1.200 détenus dorment par terre sur un matelas dans une cellule prévue pour une ou deux personnes, selon les chiffres publiés par l'Administration pénitentiaire au 1er février 2016.
C'est ce qu'a vécu Nabil, incarcéré à Fleury Mérogis, il y a un peu plus de deux ans: "On s'est retrouvés à 3 pendant 6 mois. Il y avait une personne qui dormait par terre, à 3 dans une cellule de 9m2 alors que vous avez les toilettes ouvertes. Ça crée des tensions, parfois à minuit, 1 heure du matin, il y a des bagarres dans les cellules. Je ne comprends pas pourquoi, on reste des humains. Après le mec il sort, il a la haine".
"Les gens sont fragilisés"
Et pour Pierre Botton, ancien détenu, président de l'association Ensemble contre la récidive, cette situation favorise la montée de la radicalisation en prison: "A partir du moment où il y a le double de détenus, il n'y a pas assez de places pour le sport, il n'y a pas assez de place pour pratiquer sa religion. Les gens sont fragilisés, les gens sont dans des clans et bien entendu il y a des imams autoproclamés qui mettent la main sur des gens pour les radicaliser". Et d'interpeller le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas: "C'est donc une bombe et j'ai envie de dire: M. le Garde des Sceaux qu'est-ce que vous faites demain?"
Jimmy Delliste secrétaire général du syndicat FO Direction et directeur de la maison d'arrêt de Nanterre, estime qu'il est urgent de construire de nouvelles places de prisons: "On se retrouve aujourd'hui avec des capacités d'accueil qui sont au bord de l'implosion. On ne voit pas l'issue. Les gens attendent pour être classés en activité, pour aller au sport, à l'unité sanitaire. Et que dire des parloirs! Nous voulons des places de prison pour incarcérer mieux". Le syndicat estime qu'il en faudrait 11.000.
BFM TV
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