vendredi 17 juin 2016

A la prison d'Albi, une vidéo en soutien à Daech

L'alerte a été donnée par des policiers parisiens enquêtant, depuis le commissariat d'Albi, sur des filières jihadistes d'où l'extraction, mercredi, des deux détenus de la prison albigeoise suspectés d'avoir diffusé sur internet une vidéo évoquant l'apologie du terrorisme et de Daech via un téléphone portable. 

Une vidéo filmée derrière les barreaux de la prison d'Albi./Photo DDM

La vidéo des deux délinquants postée sur Périscope a été repérée par les hommes œuvrant sur la plateforme Pharos dédiée à la lutte contre la cybercriminalité.



À titre indicatif, cet outil recense des signalements majoritairement liés à des faits d'escroqueries, mais aussi à de la pédopornographie et des actes d'apologie du terrorisme ou d'incitation à la haine raciale.

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Les deux détenus, âgés de 21 ans, ont été auditionnés depuis par les policiers de la brigade de sûreté urbaine (BSU). Leur performance sur le web ressemblerait plus à une galéjade qu'autre chose même si le profil de l'un des deux détenus a été pris au sérieux par les enquêteurs notamment au vu de son comportement en garde à vue.

Reste à comprendre comment des téléphones portables peuvent se retrouver aussi aisément dans l'enceinte d'une maison d'arrêt à Albi comme partout en France.

139 détenus pour 142 lits et 38 surveillants à Albi

«À Albi, explique Stéphane Hénard, secrétaire régional UFAP-UNSA Justice, des filets évitent la projection de colis d'un côté de l'établissement. Mais comme on a affaire à des gens qui réfléchissent un minimum, ils profitent des failles du système en enjambant un ruisseau qui jouxte la prison et en envoyant leurs colis côté cour de promenade. Comme souvent l'administration ne fait jamais le boulot complètement.»

Pour le syndicaliste de l'administration pénitentiaire, le mal est profond. «Dans cet établissement accueillant 139 détenus pour 142 lits et encadrés à ce jour par 38 surveillants, on compte entre le 1er janvier dernier et le 31 mai, environ 59 téléphones portables interceptés lors de fouilles ou dans la cour de promenade. Comme dans les autres maisons d'arrêt de la région que sont Seysses, Tarbes, Mende, Foix, Montauban, Béziers et Nîmes, il pleut tous les jours des colis chargés de drogues, de portables d'aliments et parfois d'armes dans les cours de maison d'arrêt. Et l'absence d'un effectif suffisant dans tous ces établissements ne permet pas d'empêcher que les détenus les fassent remonter dans leurs cellules par un jeu bien connu de yo-yo.»

Et quant à la mode des vidéos postées sur Périscope ou d'autres réseaux sociaux, là encore, Stéphane Hénard n'est pas étonné. «Les détenus se font» livrer» des téléphones dernier cri qui permettent cette mode.

Plus que jamais, les agents pénitentiaires demandent l'abrogation de l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009 qui permettrait la fouille complète des détenus à leur retour du parloir.

Les deux détenus encourent une peine de 5 à 7 ans de prison.

La Dépêche

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