Au-delà du fait divers, ce sont les mots de l’avocat de la défense qui ont particulièrement résonné, hier, devant le tribunal correctionnel de Valence.
Majid Gourini, Valentinois de 21 ans, y était jugé pour tout une série de faits commis, alors qu’il est détenu au centre pénitentiaire de Valence. Outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, dégradation de biens destinés à l’utilité publique et aussi apologie du terrorisme.
Courant mai en effet, le jeune homme s’en est pris à plusieurs reprises aux surveillants du quartier disciplinaire où il se trouve, les insultant, leur crachant au visage et les menaçant. Mais il a aussi écrit sur les murs de la cour de promenade et de sa cellule des propos qui lui valaient cette qualification d’apologie du terrorisme, notamment : « Je ne suis pas Charlie ; nique Charlie ; vive Daesh », pour ne citer que ceux-là.
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« Je n’étais pas content d’être au “mitard”. Ils sont rentrés casqués et ils ont voulu me mettre les menottes, on s’est battu et je leur ai craché dessus », a déclaré le prévenu, reconnaissant les faits.
Condamné à 10 mois ferme
Et concernant les inscriptions : « C’était le seul moyen pour attirer l’attention. »
Me Pierre-Yves Forster, conseil des surveillants qui se constituaient parties civiles, est revenu sur « le traumatisme que constituent ces menaces et ces insultes surtout lorsqu’elles sont dirigées contre les familles des victimes. »
« Le rôle du tribunal est de signifier l’impératif de respect de la loi, de respect des personnes et des biens », a soutenu la représentante du ministère public, considérant que le délit d’apologie du terrorisme était bien constitué.
« Je vous le dis M. Gourini : moi je suis Charlie ! », a déclaré Me Ivan Flaud entamant sa plaidoirie pour la défense.
« Je n’admets pas les actes de terrorisme, je n’admets pas que l’on impose ses idées par la violence […] M. Gourini, ce type de comportement contribue à faire monter les extrêmes dans ce pays et si cela continue, nous aurons une dictature dans ce pays […] Reste que certains surveillants dans ce centre pénitentiaire et même si je sais leurs difficultés, font tout pour faire exploser la cocotte-minute. Mon client n’en peut plus », a plaidé le conseil, ajoutant que le délit d’apologie du terrorisme ne pouvait être constitué dans la mesure « où le centre pénitentiaire n’est pas un lieu public. »
Majid Gourini a été déclaré coupable des infractions qui lui étaient reprochées et condamné à dix mois de prison ferme. Une décision qu’il a accueillie en proférant quelques insultes à l’adresse de la présidente du tribunal.
Le Dauphiné
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