« On va te faire comme aux deux flics qui se sont faits buter », lui aurait-il lancé devant son domicile…
Il reconnaît les insultes mais nie avoir menacé la vie de son ancien maton. L’ex-détenu, accusé d’avoir invectivé un surveillant pénitentiaire de la prison de Nice et de lui avoir promis le même sort que les deux policiers tués à Magnanville, a demandé un délai pour préparer sa défense, ce lundi devant le tribunal correctionnel. En attendant d’être jugé, le 11 juillet, il a été replacé en détention en Grasse, pour éviter tout nouveau contact.
F. G., 34 ans, est poursuivi pour « outrage à l’égard d’une personne chargée d’une fonction publique ou dépositaire de l’autorité publique » et « menace de commettre un crime ou un délit contre des personnes de l’administration pénitentiaire ».
Une rencontre fortuite et « cordiale » selon le prévenu
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Vendredi dernier dans le centre de Nice, alors qu’il venait juste d’être remis en liberté après trois mois de détention provisoire dans le cadre d’une affaire de viol sur son ex-compagne, il s’en serait pris violemment au personnel de la maison d’arrêt. « Surveillant de merde, je vais niquer ta mère, fils de pute. On va te faire comme aux deux flics qui se sont fait buter. On sait où tu habites », lui aurait-il lancé, rapporte la présidente de la 5e chambre correctionnelle du tribunal de Nice.
Hébergé chez un ami, avenue du Maréchal-Lyautey, l’ex-détenu assure avoir rencontré « fortuitement » son ex-surveillant, loin de là, rue Vernier. Il décrit de son côté leur conversation comme « plutôt cordiale ». Pourtant il apparaît qu'« il l’a attrapé par le bras et suivi jusque sur le pas de sa porte », relate également la magistrate.
« Je ne céderai pas à la menace », jure le surveillant
L’employé pénitentiaire, présent à cette audience, a décidé de se constituer partie civile. « On a l’habitude des insultes, on sait que les prisonniers ne sont pas tous des enfants de chœur, a-t-il expliqué. Surtout à Nice, il n’est pas rare de croiser des anciens détenus. Mais là il m’a suivi jusque chez moi et c’est ma compagne surtout qui a été affectée. Ça nous fait cogiter, mais je ne céderai pas à la menace. Il n’est pas question de déménager. »
Selon son avocate, il est « troublé dans ses conditions d’existence parce que cette fois-ci, les menaces sont sorties des murs de la maison d’arrêt ».
Incarcéré à Grasse pour éviter tout contact
En plus de l’affaire de viol en cours, le prévenu avait déjà été condamné par défaut, en 2010, à 6 mois de prison pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement biologique alors qu’il circulait au volant d’un véhicule, a rappelé le tribunal.
Lundi, la procureure a demandé sa détention provisoire à Grasse en attendant le procès, du fait du risque « extrêmement important du risque de renouvellement des faits ». « Ces faits-là ont été commis le jour de sa sortie de prison d’autant plus qu’il n’a pas respecté les conditions de son contrôle judiciaire puisqu’il est entré en contact téléphonique avec son épouse alors que ça lui était interdit », avait fait valoir le parquet.
« Ça ne te fait rien à toi de briser ma vie et celle de mes enfants. Ça ne te fait rien de mentir », a lancé le prévenu à l’adresse du surveillant, citant son prénom, à l’annonce de son maintien en détention.
20 Minutes
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