La députée nancéienne PS Chaynesse Khirouni a visité hier le centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville.
Alors qu’elle s’apprête à passer le tourniquet de sortie, Chaynesse Khirouni a le regard attiré par une plaque scellée contre un mur. Celle de l’inauguration du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, le 9 juin 2009, par Rachida Dati. « Tiens » ! », s’exclame-t-elle, interloquée par la proximité de la date anniversaire.
Mais si la parlementaire a usé de son droit de visite permanent ce vendredi, ce n’est pas pour célébrer les 7 ans d’existence de la prison. Pas davantage pour marquer l’année de présence du directeur, Hugues Stahl, arrivé de la région parisienne début juin 2015. Même si les coïncidences du calendrier font parfois bien les choses : le 25 mai dernier, la direction a reçu la notification officielle de la labellisation octroyée par une société d’audit (Dekra) pour la prise en charge et l’accompagnement des personnes détenues au quartier d’isolement (12 cellules).
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Mais c’est bien « pour se rendre compte concrètement de la situation globale d’une prison régulièrement montrée du doigt » que la troisième visite que Chaynesse Khirouni effectue dans ces lieux est balisée par un menu à la fois riche et ciblé, et destiné à balayer une série de questions cruciales, certaines récurrentes, d’autres plus récentes, mais qui appuient là où ça fait mal : surpopulation, isolement, aménagement de peine, santé, sécurité, radicalisation.
Sous la conduite de Hugues Stahl, Cyrille Perrot, directeur du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), et le capitaine Olivier Cherreau, chef de la détention, la députée se rend d’abord au quartier des femmes. Émue par « une petite crevette d’un mois » qu’elle découvre dans une cellule avec sa maman, une des deux cellules mère-enfant sur les 35 que compte le quartier des femmes. Chaynesse Khirouni grimace quand elle pénètre dans la cour dédiée à la promenade pour les mères et leurs enfants (acceptés jusqu’à 18 mois) : à peine 20 mètres carrés, cernée de grillage et de barbelés, sans banc. Construite en PPP (partenariat public-privé), c’est le propriétaire qui a la charge des aménagements, en l’occurrence une filiale d’Eiffage…
Architecture et sous-effectifs
La députée apprécie, quelques minutes plus tard, les explications du chef d’équipe du quartier d’isolement, qui rend hommage à ses collègues « motivés, mobilisés ».
Mais on comprend que les effectifs restent tendus. « 184 postes théoriques de surveillants, mais 170 assurés », reconnaît le directeur. Sur 323 personnels au total. Pour une population carcérale de 850 détenus (650 en maison d’arrêt, 200 en centre de détention) sur 692 places. Soit un taux d’occupation de près de 135 % pour la première catégorie. Un surveillant par étage pour 80 détenus, deux ailes à surveiller séparées par un interminable couloir. Loin d’être l’idéal.
Sans compter avec les « parachutages dorés », depuis l’extérieur vers les promenades, de téléphones, produits stupéfiants et alimentaires depuis le « glacis », espace entre le grillage et le mur d’enceinte (cf. ER du 5 janvier). Une réunion devrait se tenir très prochainement en préfecture à ce sujet. Le directeur se veut optimiste également sur le recrutement : 8 nouveaux surveillants devraient normalement arriver en novembre.
« Un premier pas », note Chaynesse Khirouni...
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