La prison de Saint-Martin-de-Ré, en Charente-Maritime, pourrait être la prochaine à expérimenter un régime de détention plus souple pour les détenus volontaires.
Objectif : une baisse des violences et une amélioration des relations avec les gardiens.
L'administration pénitentiaire réfléchit actuellement à la mise en place d'un "module de respect" dans la prison de Saint-Martin-de-Ré.
Testé depuis un an et demi au centre pénitentiaire Pemégnan de Mont-de-Marsan, ce dispositif offre aux détenus au comportement exemplaire un régime d'incarcération plus souple : ils peuvent circuler librement hors de leurs cellules sur des tranches horaires élargies.
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Dans ces quartiers aménagés, les détenus ont les clés de leur cellule. Les portes et grilles du couloir, celles de l'étage, toutes ces grilles d'ordinaire condamnées s'ouvrent sans forcer de 7 heures à 19 heures.
En échange de cette liberté relative, les prisonniers s'engagent à respecter une charte. Ici, aucune insulte, aucun débordement n'est toléré par les surveillants : toute incartade est synonyme d'expulsion. Depuis la mise en oeuvre de ce programme, 140 détenus ont été exclus du bâtiment ouvert.
Une bonne évaluation de la part de l'administration pénitentiaire leur permet d'’accéder dans un second temps aux installations sportives le week-end, à davantage de temps de parloir, des permissions de sorties et même à des remises de peine.
Une première dans une maison centrale
Jusqu'ici le "module de respect" donne des résultats très encourageants. D'après la direction de Mont-de-Marsan, les trafics et les incivilités ont diminué de 70%. De même, les congés maladie et les absences des surveillants sont en recul, signe d'un meilleur moral du personnel pénitentiaire.
Mais l'appliquer à Saint-Martin-de-Ré serait une autre paire de manches : la prison de l'Île de Ré accueille les détenus les plus dangereux de la région.
Nous apprenons aux représentants des surveillants l'existence d'un projet de "module de respect" à Saint-Martin-de-Ré. Emmanuel Giraud, délégué FO, s'agace : "Nous n'avons pas été consultés".
"Nous nous sommes montrés favorables à la création de modules de respect à Neuvic et Mont-de-Marsan. Mais là, en l'état, c'est hors de question", poursuit-il. "L'élaboration d'un programme similaire à St-Martin-de-Ré a été évoqué mais, tout le monde l'avait convenu, les conditions de sécurité ne sont absolument pas réunies".
Les syndicats bientôt appelés à la table des négociations
Jointe par téléphone, la direction interrégionale des services pénitentiaires Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes se veut rassurante : "Il ne s'agit pas de calquer le module mis en place à Mont-de-Marsan. Il faudra l'adapter au public et à la disposition des lieux. Nous n'en sommes qu'à la phase d'élaboration du cahier des charges".
Pour l'instant, l'administration pénitentiaire affirme que le calendrier pour la mise en route du "module de respect" à Saint-Martin-de-Ré n'est pas encore arrêté et assure que les surveillants seront bientôt invités à la table des négociations.
France 3
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