Vendredi, lors de l’audience de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Toulon, deux dossiers concernant des violences subis par des personnels de l’administration pénitentiaire de La Farlède ont été jugés.
Le premier concernait l’agression d’un surveillant le 26 septembre par Corentin P., un jeune majeur. À peine âgé de 18 ans, il purge sa première condamnation judiciaire prononcée le 17 juin 2016 (soit 18 mois de prison pour violences, menaces, rébellion).
Ce jour-là, le surveillant a été pris à partie par le détenu, à 7 heures du matin, alors qu’il ouvrait la cellule. Un coup lui est porté à la mâchoire.
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Des faits reconnus par le prévenu dès son placement en quartier disciplinaire. « Je lui ai porté une patate et un coup de pied ». À l’audience, le mis en cause aux airs d’adolescents réitère ses aveux. « Je n’ai rien à dire de plus. je suis violent. j’ai des problèmes ».
CLASSÉ DÉTENU NÉCESSITANT UNE ATTENTION PARTICULIÈRE
Dans ses réquisitions, M. Moretti a fait état des conditions de travail difficile des surveillants face à une population carcérale de plus en plus violente. Face à ce garçon «impulsif qui a réitéré les faits lors de son transfert aux Baumettes », il a demandé seize mois de prison.
Mais pour la défense, Corentin P. n’est justement pas un détenu comme les autres. « Il est classé détenu nécessitant une particulière surveillance (DPS), c’est-à-dire que toutes les demi-heures, on ouvre sa cellule. On allume la lumière. Y compris la nuit. Les DPS sont 300 en France. On les surveille pour leur bien. On ne peut pas, en tant que surveillant, avoir le même comportement qu’avec un autre détenu ».
Et de rappeler que son client, « enfant délaissé, déplacé de foyers en foyer, réagit mal. Il a une personnalité psychotique. Il s’est retrouvé livré à lui-même à 18 ans ». Et de s’interroger sur le montant de la peine.
Il rappelle avoir tiré la sonnette d’alarme en juin. « J’avais dit que si l’on ne s’intéressait pas à lui, il recommencerait. On ne va pas le laisser éternellement en prison. L’autre choix est de s’occuper de son sort. On a tout à gagner ».
Le tribunal a prononcé dix-huit mois de prison ferme.
La deuxième agression s’est déroulée mercredi, à La Farlède également. Majid B., 23 ans, a été reconnu coupable de violences commises sur une surveillante. L’individu au casier judiciaire noirci de six condamnations (association de malfaiteurs, stupéfiants, outrages...) a lui aussi écopé de dix-huit mois de prison ferme.
Ce 12 octobre, lors de la fouille de sa cellule, il s’est montré récalcitrant. Une des surveillances a pensé qu’il dissimulait un objet et s’est approché de lui.
C’est à ce moment-là qu’il l’a poussé des deux mains ; la surveillante tombant au sol. « Elle est tombée toute seule », s’est-il défendu. Une version peu au goût des magistrats.
Var Matin
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