Les 26 et 27 octobre 2016, le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon (Orne), a été le théâtre de deux agressions de surveillants. Le personnel est à bout.
Les surveillants de prison sont à bout. Mercredi 26 et jeudi 27 octobre 2016, le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon (Orne) a été le théâtre de deux nouvelles agressions violentes. Les syndicats s’alarment, encore et toujours, du manque de moyens.
Un détenu armé d’un bout de verre
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La première agression est survenue dans le quartier ouvert de la prison, vers 7h30 du matin, mercredi 26 octobre 2016. Un détenu aurait insulté une surveillante qui refusait de lui ramasser son courrier.
Un surveillant se serait interposé et le détenu se serait jeté sur lui en lui arrachant sa chemise. Le surveillant a été transporté aux urgences.
Le lendemain, dans la matinée, dans le quartier fermé du centre pénitentiaire, un détenu déjà condamné à plusieurs reprises pour des menaces envers les surveillants se serait jeté sur un agent, armé d’un bout de vitre de 20 cm. Après un dialogue, le codétenu a pu être calmé. Il devait être placé en garde à vue. L’agent pénitentiaire, choqué, a été emmené aux urgences.
« La situation est très tendue »
Contacté par Normandie-actu, Emmanuel Baudin, du syndicat Force ouvrière, appuyé par le SPS, s’alarme de ces agressions à répétition :
La situation est très tendue sur le site de Condé-sur-Sarthe, affirme-t-il. On s’alarme vraiment du manque de moyens. Les mesures annoncées par Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice, sont insuffisantes.
Pour lui, il y a plusieurs problèmes. « Avant, on trouvait toutes sortes de profils de détenus, il y en avait des plus faciles à gérer. Maintenant, en prison, on ne trouve quasiment que des profils difficiles, de délinquants violents et récidivistes. Quand on concentre 600 détenus très durs, forcément la situation devient difficile », explique Emmanuel Baudin.
On manque de recrutements, de moyens humains et matériels. Tout ce qu’on a pour faire face aux agressions, c’est un sifflet. On demande le fait de pouvoir porter au moins un taser », revendiquent les syndicats.
Pour l’heure, ces deux nouvelles agressions ne devraient pas donner lieu à un mouvement de blocage de la prison ou de débrayage des agents, « occupés surtout à gérer la situation chaotique ». Mais le ras-le-bol est bel et bien là. Fin septembre 2016 déjà, cinq agents du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe avaient été agressés par un détenu. Les syndicats dénonçaient alors une « tentative d’homicide ».
Normandie Actu
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