Sauf à redécouvrir la planète Mars, les murs des prisons de ce pays ne sont pas infranchissables et smartphones, cannabis, nourritures terrestres et argent liquide parviennent à y entrer de l'extérieur.
Des fouilles sont régulièrement organisées et les détenus et les passeurs passent sous le couperet de la justice pénale.
En 2014 et 2015, des prisonniers de la maison d'arrêt d'Agen ont récupéré l'un, un téléphone portable, l'autre de la résine de cannabis ou encore des chaussettes ou des denrées alimentaires périssables. C'était régulier, fréquent. C'est devenu habituel.
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Un ex-détenu se targuait en septembre et preuve à l'appui d'avoir filmé la vie en incarcération dans cette prison. Dans le cas qui intéresse le tribunal correctionnel d'Agen ce vendredi 12 octobre, les passeurs étaient deux surveillants de l'administration pénitentiaire quadragénaires qui doivent désormais répondre de corruption passive, aux côtés des détenus qu'ils surveillaient derrière les murs de la prison agenaise. Eux et des membres de leur famille sont soupçonnés de corruption active et de détention non autorisée de stupéfiants dans le cadre de leur détention.
Un procès suivi par les cadres de l'administration pénitentiaire
Ce vendredi matin, un des surveillants visés par les faits de corruption reconnaît avoir franchi la ligne jaune, la faute à une vie familiale en cours d'implosion à l'époque. Il consommait du cannabis, aussi.
"Il y en a tellement en détention qu'il est facile de tomber dedans (sic)." La drogue qui passait de la rue aux cellules, il admet aussi. "J'avais les barrettes dans la poche et je les donnaient directement au détenu."
Dans la salle d'audience, le procès est suivi par des cadres de l'administration pénitentiaire. La police d'audience est assurée par les services de l'ARPEJ, des collègues de deux surveillants pénitentiaires pris les doigts dans le pot de confiture. Le procès des détenus et de leurs surveillants se poursuit jusqu'à ce soir. La décision doit être mise en délibéré.
La Dépêche
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