Jean-Jacques Urvoas a profité de l'Assemblée générale statutaire de la Conférence des bâtonniers pour faire l'une de ses premières déclarations publiques.
Il est venu dire aux avocats de France, mais aussi à ceux du barreau de Paris, que les 15 mois qui viennent allaient être consacrés à l'action.
« Le président Mahiu a dit ce qu’était le cœur de votre profession : la liberté, la défense de la liberté et l’exercice de la liberté professionnelle. Je suis venu en voisin et je veux venir en ami. Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi de répondre à votre invitation, d’avoir comme première expression publique de m’adresser aux avocats.
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C’est une manière de vous redire que je suis le garde des Sceaux. Je ne suis pas le ministre des magistrats. Je ne suis pas le ministre de l’administration pénitentiaire. Je suis le ministre de la Justice. Nous aurons donc beaucoup de choses à faire ensemble.
Dans la fonction que j’ai l’intention d’exercer, je connais les contraintes. Elles sont financières et elles sont temporelles. Si je m’assigne une mission dans les 15 mois qui sont devant moi, c’est de faire que les droits énoncés soient des droits appliqués. Les syndicats de magistrats et d’avocats ont reproché après son départ à Christiane Taubira d’avoir beaucoup promis mais de n’avoir pas réalisé au final de réformes marquantes pour la justice.
Nous avons une préoccupation, une obsession même, c’est le fonctionnement de la justice.
Vous la connaissez bien mieux que moi, au quotidien. Vous connaissez la pratique des juridictions, les difficultés qu’éprouve l’Etat à honorer ces engagements. Si j’étais optimiste, je dirais que la justice est au bord de l’embolie et comme je suis un pessimiste actif, je considère qu’elle est déjà en situation d’embolie. Dans les 15 mois qui viennent, je vais m’occuper de tous les dossiers, en essayant d’optimiser la capacité d’écoute et de rassemblement, la détermination à l’action.
Peut-être m’entendrez-vous peu parler –comme a dit Lao Tseu, “Il peut arriver que celui qui parle beaucoup soit réduit au silence” –, mais je vais agir. Je vais agir pour que la justice ait des moyens et il faut que vous m’aidiez. On ne le sait pas assez.
J’ai besoin que toutes les voix s’élèvent pour dire le quotidien, la réalité, la pratique. La seule loi dont je vais m’occuper, c’est la loi de Finances. Je travaille pour demain, pour la justice, pour le concret, pour l’exercice des droits, plein et entier. Bien sûr, nous nous verrons sur l’aide juridictionnelle, sur l’avocat en entreprise, sur la loi croissance et activité. Comme universitaire, je m’intéresse aussi à la formation des avocats. Nous allons faire tout cela, mais aidez-moi à expliquer à ce pays que cette justice a besoin de lui et que les Français consacrent plus d’argent au paiement de leur redevance audiovisuelle qu’ils n’en consacrent pour le fonctionnement de la justice. »
Affiches Parisiennes
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