Prison de Sequedin : le dernier parloir d’Adil Taychi, décédé dans sa cellule

Nous nous sommes procuré le déroulé, de source pénitentiaire, du dernier parloir d’Adil Taychi, décédé dans sa cellule de la prison de Sequedin dans la nuit de vendredi à samedi. L’enquête est en cours.

Adil Taychi, 36 ans, était incarcéré à la maison d’arrêt de Sequedin depuis le 19 novembre 2014. 

Nous avions rencontré sa compagne, ainsi que Me Riglaire, en octobre 2015, car Adil Taychi contestait la décision de commission de discipline de la prison, le condamnant à quinze jours de mitard avec sursis, pour des faits qu’il niait. Une peine qui l’empêchait de travailler.

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Dans la nuit de vendredi à samedi, Adil Taychi s’est éteint, dans sa cellule, sous les yeux de son co-détenu et malgré l’intervention des pompiers. Une plainte a été déposée contre l’administration pénitentiaire, pour homicide involontaire, et pour non-assistance à personne en danger. Sa compagne, que nous avions jointe par téléphone, s’était dite «inquiète », à l’issue du dernier parloir, le 10 février.

Plusieurs incidents

Ce dernier parloir a en effet été émaillé de plusieurs incidents. Le détenu participait au dernier tour, celui de 16 h 30. Lorsque les surveillants ouvrent la porte de la salle d’attente où se trouvent les détenus avant de rencontrer leurs proches, Adil Taychi se trouve allongé sur le sol. Les surveillants le conduisent à la cabine, où se trouve sa compagne. Dix minutes plus tard, ils trouvent le détenu couché par terre, sa compagne lui fait un massage. Selon elle, Adil Taychi a perdu 14 kg en deux mois.

Ce dernier fait un malaise à la fin du tour de parloirs, vers 17 h 30. Sa compagne alerte le personnel pénitentiaire, via l’interphone de secours. La zone parloirs est évacuée. Adil Taychi a tellement de mal à tenir debout qu’un surveillant débarque en renfort pour l’aider. Mais le détenu est sur la liste de ceux qui doivent subir une fouille au corps. Une fouille durant laquelle il est resté au sol, d’après notre source. Puis il aurait, de source pénitentiaire, marché jusqu’à son bâtiment, sans aide.

Une information judiciaire a été ouverte par le tribunal de grande instance de Lille. Une autopsie a été réalisée.

La Voix du Nord