Cinq des six surveillants de la prison de Rémire-Montjoly convoqués devant la commission disciplinaire de la direction de l’administration pénitentiaire ont été sanctionnés mercredi.
Ces avis du conseil disciplinaire tout comme la mutation prochaine du directeur de la prison sont consécutifs au mouvement social emmené par FO et aux deux mutineries de prisonniers en juin 2015 ou en rapport avec un « manquement professionnel » estimé par la direction de la prison.
L'ex-secrétaire départementale FO Nadine Colin a été sanctionnée mercredi par le conseil de discipline.
Dans ses avis prononcés mercredi 10 février, le conseil de discipline de l’administration pénitentiaire de Paris a sanctionné cinq surveillants FO, sur les six convoqués, selon un proche du dossier.
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Le conseil propose la révocation pour un surveillant, la suspension deux mois sans salaire et une mutation en France pour une surveillante, la suspension pendant 24 mois dont 18 avec sursis pour deux surveillants, une suspension de sept jours pour le cinquième. Seul un surveillant a « obtenu un délai pour sa défense ».
Ces convocations disciplinaires faisaient suite à une « procédure engagée par le directeur Jean-Philippe Mayol », selon le secrétaire département FO de la prison de Rémi-Montjoly Florent Emmnanuel, qui depuis le 21 décembre 2015 fait l’objet d’une mutation par l’administration, à la prison de Fresnes, en Île de France. (Guyaweb du 20/01/16) suite à un avis par le conseil de discipline. Mutation qu’il conteste.
« Il faut attendre confirmation car l’administration n’est pas tenue de suivre les avis » a commenté à Guyaweb Florent Emmanuel qui affirme qu’ « un grand nombre de motifs d’annulation et de vices de forme » ont été soulevés pendant le conseil par l’avocat des surveillants. L’arrêté qui suivra ou non les avis du conseil de discipline devrait tomber d’ici un mois. « On s’oriente vers le recours si les avis étaient suivis » annonce le secrétaire départemental FO.
Les six procédures sont consécutives à deux épisodes qui ont marqué la prison de Rémire-Montjoly dernièrement : le mouvement social du 11 juin 2015 du syndicat FO. Mouvement de plusieurs jours pour réclamer le départ du directeur de la prison, et qui s’était en quelque sorte achevé sur les deux mutineries des prisonniers du centre de détention et de la maison d’arrêt, les 16 et 18 juin 2015.
« A la demande de FO » selon les intéressés, l’ex-ministre de la Justice, Christiane Taubira avait alors « saisi les services de l’Inspection des services judiciaires aux fins d’investigation et pour que la lumière soit faite sur les défaillances et responsabilités [internes] éventuelles » qui avaient débouché sur les deux mutineries.
La protestation syndicale, à laquelle s’était désolidarisée le syndicat UFAP était emmenée par le secrétaire départemental et l’ex-secrétaire départementale, Florent Emmanuel et Nadine Colin, sous le coup d’une suspension de leur fonction par décision administrative. Suspension qu’ils contestaient alors.
Nadine Colin, numéro 5 sur la section de Cayenne, sur la liste de Chantal Berthelot Ageg-PSG à l’élection de la CTG 2015 figurait mercredi, parmi les convoqués. (Guyaweb du 09/02/16).
Il est reproché à une surveillante d’avoir « empêché la livraison des marchandises, de vivres [pendant le mouvement social] », ce que conteste l’intéressée selon FO. Un autre surveillant est passé en conseil de discipline pour « outrage à l’encontre du directeur » …
Conseil de discipline et mutation du directeur
En parallèle à ces sanctions disciplinaires, le directeur du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly Jean-Philippe Mayol est sur le départ. L’administration tranchera sur son cas dans une semaine selon nos informations. C’est le poste de directeur adjoint à l’école d’administration pénitentiaire (Enap) qui l’attendrait. Un ancien collaborateur de Jean-Philippe Mayol affirme que par cette mutation, le directeur est « évinç[é] de son poste ».
Le secrétaire départemental FO en a une autre lecture. « Le directeur a été le premier à avoir été convoqué [par l’administration]. Les convocations disciplinaires c’est l’écran de fumée. Pourquoi [est-il muté] alors qu’il était en fonction pendant trois ans, renouvelables ? ». FO affirme que les avis prononcés mercredi « sanctionnent la liberté syndicale ».
Guyaweb.com
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