mercredi 8 juin 2016

Le suivi des délinquants et criminels menacé : les agents d'insertion manifestent à Toulouse

Les 7 et 9 juin, les agents du service pénitentiaire d'insertion et de probation manifesteront à Toulouse pour dénoncer leurs conditions de travail et un manque de considération.

Connaissez-vous les agents du SPIP, le Service pénitentiaire d’insertion et de probation ? Peu connus du grand public, ces professionnels de l’administration pénitentiaire assurent notamment le suivi des personnes condamnées pour différents crimes et délits, pendant leur incarcération mais également au moment de leur sortie de prison.


Les personnes ayant un passé de délinquant ou de criminel doivent être accompagnées : Où sont-elles ? Que font-elles ? Respectent-elles leur suivi médical ? L’interdiction d’approcher leurs victimes ? (…) Voici un bref aperçu de ce qui nous intéresse au quotidien dans le suivi de ces personnes, détaillent les personnels du SPIP de Toulouse.

« Si le gouvernement continue de nous oublier, le pire est à craindre »

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Mardi 7 juin 2016, entre 12 h et 14 h, ils manifesteront devant le tribunal de grande instance de Toulouse, pour dénoncer une politique gouvernementale qui « exclut le SPIP de ses priorités ».

Depuis plus de trois mois, les quelques 3 000 fonctionnaires qui composent les services pénitentiaires d’insertion et de probation de France tentent en effet de faire entendre leur voix, sans grand succès au milieu des revendications portées par les opposants à la loi Travail.

Privés du droit de grève et soumis à une obligation de réserve, les agents pénitentiaires peinent à faire part de leurs revendications, qui se résument en une demande de moyens supplémentaires ainsi qu’à plus de considération de la part du gouvernement.

« Si le gouvernement continue de nous oublier, le pire est à craindre avec des taux de récidive qui augmenteront. (…) Nous demandons à ne plus être ignorés par nos politiques. Depuis plusieurs mois, ils refusent d’entendre nos revendications, cachent nos actions, voire pire, les étouffent pour qu’elles restent en interne et sanctionnent même certains professionnels », regrette-t-on notamment à Toulouse.

 Nous sollicitons du Ministère de la Justice la reconnaissance qui nous est due face notamment à l’augmentation toujours croissante de nos missions et de nos responsabilités, ajoutent les agents.
Parmi leurs griefs, les agents pénitentiaires dénoncent également un nombre trop important de personnes suivies par chaque professionnel. Un chiffre qui s’élèverait selon eux à 120 « contre les 40 annoncés par M. Ayrault en 2013 et les 60 préconisés par l’Union Européenne… ».

Une semaine de mobilisation

Autre fait dénoncé par les agents du SPIP : un manque de transparence de l’État quant à l’utilisation de l’argent débloqué dans le cadre de la lutte du gouvernement contre la radicalisation : « Le gouvernement vous fait croire que des mesures ont été prises contre la radicalisation. Il nous demande en effet de repérer les terroristes mais nous ne sommes pas en capacité de le faire puisque cet argent n’a pas été alloué aux professionnels compétents. Mais où est passé cet argent ? », écrivent ainsi les agents de Toulouse dans un communiqué.

La manifestation toulousaine s’inscrit dans le cadre d’une semaine de mobilisation plus globale. Du 6 au 10 juin, de nombreux services pénitentiaires de l’Hexagone organisent ainsi des actions « SPIP morts ». Jeudi 9 juin, une nouvelle manifestation sera par ailleurs organisée à Toulouse, toujours entre 12 h et 14 h mais cette fois-ci devant la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Toulouse.

D’après les chiffres communiqués par le SPIP de Toulouse, 252 000 personnes sont suivies par ces services en France. Parmi elles, 67 500 sont suivies depuis les prisons contre 184 500 hors les murs.

http://actu.cotetoulouse.fr

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