Réforme. Les agents pénitentiaires vont désormais gérer les transferts de détenus dans l’ex-Haute-Normandie. Une mission dévolue avant à la police et gendarmerie.
Emmener un prisonnier sur une reconstitution criminelle. Ou au palais de justice pour y être jugé.
Désormais les extractions judiciaires de détenus dans les départements de Seine-Maritime et de l’Eure seront assurées par des surveillants de l’administration pénitentiaire et non plus par la police ou la gendarmerie.
Un pôle de rattachement des extractions judiciaires (Prej) vient de voir le jour dans le site du centre de détention de Val-de-Reuil (Eure) et sera effectif à partir de lundi.
Depuis septembre 2010, la mission d’extraction judiciaire des détenus a été transférée du ministère de l’Intérieur vers le ministère de la Justice. Le transfert s’effectue de manière progressive jusqu’en 2017.
Liens commerciaux :
L’ex-Haute-Normandie est dans les dernières régions où le changement s’effectue. « Ce rôle appartient à l’administration pénitentiaire car c’est eux qui suivent les détenus en détention, souligne Oualid Nahal, délégué FO pénitentiaire en Normandie qui se félicite de ces nouvelles compétences. Et ceci décharge les policiers et gendarmes qui ont d’autres missions à remplir au quotidien ».
Les agents pénitentiaires rattachés au Prej de Val-de-Reuil, effectueront les transferts de détenus des prisons du Havre, du centre de détention de Val-de-Reuil et des maisons d’arrêt de Rouen et d’Évreux. Une quinzaine de véhicules sont à leur disposition. Ils travailleront en équipe de trois hommes au minimum par prisonnier.
Des pôles en manque d’effectif
« C’est une bonne chose, mais il faut veiller à ce que l’administration ait toujours les moyens de remplir ces missions : que les véhicules en panne soient toujours remplacés et que les effectifs soient constants pour éviter que les surveillants en poste fassent des heures impossibles », fait valoir Oualid Nahal.
Ce dispositif est déjà dénoncé dans les régions où il est en place, à cause du manque de personnel qui y est affecté. Selon le syndicat FO Normandie, pour démarrer, les agents du Prej de Val-de-Reuil seront pour le moment au nombre de 22 au lieu des 26 personnes prévues théoriquement... Selon d’autres syndicats pénitentiaires, selon les régions, de 1.5 à 22 % des missions confiées aux Prej ne peuvent être effectuées faute d’effectif suffisant.
Armés d’un pistolet et d’un tonfa, les surveillants ont appris à s’en servir, et ont été formés pendant un mois aux techniques d’intervention, de menottage... Policiers et gendarmes pourront venir en renfort comme c’est déjà le cas dans certains départements. Ou lorsque l’escorte présente un risque (affaires de banditisme avec risque d’évasion, détenus dangereux...).
Paris Normandie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire