mardi 13 octobre 2015

Evadé de la prison de Toul et soupçonné de viol : l’incroyable raté de la justice

Un homme a été mis en examen et écroué lundi après avoir sauvagement poignardé et violé une femme dans une forêt d’Alsace. Le suspect était en cavale n’avait jamais regagné sa cellule de la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle). Il bénéficiait d’une permission de sortie de 48 heures.
Evadé de la prison de Toul et soupçonné de viol : l’incroyable raté de la justice
 
Un nouveau raté relance le débat autour de la machine judiciaire et notamment des permissions de sortie.

Lundi, un homme a été mis en examen et écroué pour l’agression à coups de couteau et le viol d’une femme qui promenait ses chiens dans une forêt près d’Haguenau (Bas-Rhin). Pendant sa cavale qui a duré du 26 août à vendredi dernier, l’homme de 32 ans aurait d’ailleurs pu commettre d’autres infractions ou délits, les enquêteurs tentent de passer au peigne fin son emploi du temps de ces dernières semaines.

Il est soupçonné d’avoir violé et grièvement blessé de plusieurs coups de couteau,  notamment aux mains et aux épaules, une femme de 40 ans qui promenait son chien en forêt, vendredi à Mertzwiller près d’Haguenau (Bas-Rhin). La victime a dû être transportée par hélicoptère à l’hôpital universitaire de Strasbourg, mais ses jours ne sont pas en danger.

Le suspect purgeait une peine de 12 ans de réclusion criminelle, prononcée en avril 2009 par les assises du Bas-Rhin pour le viol d’une adolescente de 15 ans, en juillet 2006. Sa peine courait jusqu’à fin 2018. L’homme, originaire de la communauté des gens du voyage sédentarisée dans le département, avait menacé avec une arme à feu l’adolescente pendant le viol.

Le violeur en fuite arrêté grâce à son ADN

La permission de sortie qui lui avait été accordée par un juge d’application des peines (JAP) de Nancy avait pour objectif soit de «maintenir les liens familiaux», soit de «préparer sa réinsertion», a expliqué le parquet de Strasbourg, qui n’était pas en mesure d’expliquer sur laquelle de ces deux bases il avait pris sa décision. Le parquet de Nancy s’est refusé à tout commentaire alors que l’examen de sortie du détenu a été effectué entre-autre par le procureur de la République. Lorsque qu’il a demandé une permission de sortie,  la procédure est d’abord examinée par la commission d'application des peines (CAP) de Nancy, dont dépend la prison de Toul, et qui réunit entre autres le chef d'établissement, des surveillants et le procureur.

Le 24 août, le détenu a obtenu cette précieuse autorisation de sortie mais doit pointer chaque jour au commissariat de police local. Un procédé qu’il suivra à la lettre jusqu’à la fin de sa  permission de sortie, le 26 août, jour où il doit regagner sa cellule de Toul pour purger sa peine pour viol. Le juge d’application des peines émet un mandat d’arrêt et inscrit le détenu en cavale au fichier des personnes recherchées. La police de Toul en Meurthe-et-Moselle est chargée de le retrouver, en vain.

Ce n’est que vendredi dernier après le viol de cette promeneuse dans une forêt d’Alsace que l’enquête est relancée. L’ADN extrait sur la victime met en évidence une emprunte masculine qui est confondue avec le fichier national. Rapidement, les enquêteurs identifient l’évadé de Toul. Le suspect a été arrêté sans violences dans le camp de gens du voyage où il était hébergé par sa famille. Le parquet de Strasbourg qui a annoncé cette arrestation par un communiqué n’a pas souhaité faire davantage de commentaires alors que le climat autour de la machine judiciaire est tendu depuis l’attaque d’un policier par un détenu en cavale la semaine dernière.

Taubira veut simplifier les règles

Le 5 octobre, un policier a été grièvement blessé par balles à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par un braqueur qui était en cavale. L’homme faisait également l’objet d’une fiche S pour s’être radicalisé en prison. Sur les permissions de sortie, la ministre de la Justice a jugé sur RTL mardi que le texte de 2004 les réglementant est "relativement clair" mais pas "les décrets et circulaires" pris ensuite entre 2004 et 2008 qui, selon elle, "ont introduit de la confusion". "Il y a toujours eu des permissions de sortie. Elles sont accordées pour préparer la réinsertion.

Il y a toujours eu aussi des non réintégrations et ce qui est important, c'est de veiller à ce que ces personnes soient reprises", a estimé Christiane Taubira. "Mais, pour la ministre, le plus important encore, c'est que le juge d'application des peines qui accorde ces permissions soit pleinement informé." Selon elle, "il lui incombe une responsabilité très lourde. Et j'ai pris des dispositions...

Lire la suite sur http://loractu.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...