vendredi 30 octobre 2015

Tours - Overdose médicamenteuse à la maison d'arrêt

Le mois dernier, un homme de 50 ans, incarcéré à la maison d’arrêt de Tours, a fait une tentative de suicide fatale. Son épouse ne l’a jamais revu conscient.

Le drame s'est déroulé le mois dernier à la maison d'arrêt de Tours. - Le drame s'est déroulé le mois dernier à la maison d'arrêt de Tours.
 
Il avait demandé à bénéficier d'un bracelet électronique et attendait la décision de la commission d'application des peines. Plusieurs mois après son admission à la maison d'arrêt de Tours, il avait bon espoir d'enfin en sortir.

Après tout, il n'avait tué personne. Malheureusement, ça ne s'est pas fait.

Le mois dernier, cet homme d'une cinquantaine d'années, chef d'entreprise, a attenté à ses jours au sein même de l'établissement pénitentiaire de la rue Henri-Martin, à Tours.

" Comment a-t-il pu se procurer autant de médicaments ? "

« Il était dans la cour de promenade quand il a demandé à passer un coup de fil, essaie de se remémorer son épouse. Puis il serait rentré dans sa cellule. A 13 h 57 précises, un surveillant l'aurait aperçu assis dans un coin, lui faisant signe de s'en aller. » Cinq minutes plus tard, ce même surveillant repasse : même position, même attitude. Inquiet, il décide de l'emmener, titubant, à l'infirmerie.

 Le condamné aurait pris un cocktail médicamenteux. Il n'y survivra pas plus de quelques heures. Des heures d'angoisse terribles pour son épouse.

« Comment a-t-il pu, lui qui avait déjà fait une tentative de suicide en détention provisoire, considéré comme fragile, dépressif, se retrouver avec autant de médicaments ? » (1), une cinquantaine de comprimés (2), semble-t-il, s'interroge-t-elle encore aujourd'hui.

« Quand il a appris que, non seulement, il ne sortirait pas, mais qu'il n'aurait plus la faculté d'exercer dans son domaine de compétence, ça a été comme lui couper les bras et les jambes. »

Apprenant fortuitement et rapidement cette tentative de suicide, elle remue ciel et terre pour avoir de ses nouvelles : maison d'arrêt, commissariat, préfecture et même ministère de la Justice… Elle appelle tous les services, plusieurs fois si nécessaire. A chaque fois, la même réponse, pas toujours aimable : on ne peut rien lui dire !

 La tournée des hôpitaux ne donne guère plus de résultats. Finalement, un ami tiendrait de la prison qu'«il est vivant et en bonne santé. »

Erreur. L'homme est bel et bien dans un état critique, en service de réanimation à Tours. Inconscient, intubé, ventilé.

 Depuis qu'il est mort, elle ne décolère pas. Qu'il ait pu mettre fin à ses jours. De n'avoir pas été prévenue de son geste, puis de son état. De n'avoir pas su où elle aurait pu aller pour un dernier au revoir...

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