Azouz Begag, ancien ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances du 2 juin 2005 au 5 avril 2007, a participé à une conférence-débat, vendredi 29 janvier, à l'établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM).
En matinée, devant une quinzaine de mineurs, Azouz Begag a raconté son enfance et sa vie familiale et professionnelle. Il a eu l'art et la manière pour captiver son jeune auditoire et pour susciter les prises de parole.
«Les adolescents incarcérés à l'EPM manquent souvent de connaissances et de nuances à propos de la culture d'origine de leurs parents, de la culture française dans laquelle ils sont nés majoritairement et dans laquelle ils évoluent».
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Avec en face d'eux un adulte dont les parents algériens sont venus en France pour gagner leur vie, les mineurs étaient confrontés à un paradoxe.
D'un côté, leur vie de misère émaillée par des actes de délinquance et de l'autre un homme issu également de l'immigration, chercheur en sociologie et économie au CNRS, auteur de plus de 20 ouvrages, ancien ministre. Le rapport aux femmes, à l'argent, à la religion, aux addictions, avec tact et humour, Azouz Begag a déconstruit leurs représentations et leur a soufflé des pistes pour en construire de nouvelles sur des bases plus justes et plus fidèles à la réalité et à la définition de leurs origines.
A l'initiative de cette rencontre, deux enseignants et un éducateur de l'EPM : «Certains ados incarcérés tiennent fréquemment des propos discriminants et s'ancrent dans le communautarisme en excluant les personnes, jeunes ou adultes, qui ne partagent pas leurs valeurs»
Les jeunes avaient avant cette rencontre participé à des ateliers pour réfléchir sur les violences urbaines, la relation ou non entre délinquance et immigration, la fabrique des préjugés, l'histoire de l'immigration en France et celle des religions. Ils avaient également étudié un livre d'Azouz Begag.
Les organisateurs de cette journée ne croient pas au miracle mais ils affirment, fidèles à l'adage de Victor Hugo, que le premier ennemi de l'homme c'est l'ignorance.
La Dépêche
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