Le trentenaire a une nouvelle fois été présenté à la justice pour possession de portables.
Jugé par visioconférence depuis la maison d’arrêt de Châlons où les agents pénitentiaires sont en grève et refusaient, jeudi, toute extraction, Elvin Bokamba-Yangouma s’exprime posément, avec toute l’éducation du fils de dignitaire congolais qu’il est.
Ce jeune homme, âgé de bientôt 30 ans est pourtant soupçonné d’appartenir à un vaste réseau terroriste, la cellule « Cannes-Torcy » à qui l’on attribue plusieurs attentats déjoués où ratés. Placé en détention provisoire il y a déjà quatre ans, ce converti à l’islam clame son innocence. Quand bien même, en attendant son procès devant la cour d’assises, le jeune homme est derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Châlons (les accusés ont été « éparpillés » dans les établissements pénitentiaires proches de Paris).
Une liste de numéros de téléphone dans son Coran
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Pour la deuxième fois de son séjour marnais, Elvin Bokamba-Yangouma était jugé jeudi pour le recel d’un téléphone portable, trouvé caché dans une bombe de déodorant de sa cellule à la fin du mois de mars, alors que l’homme était hospitalisé à Nancy, pour un malaise cardiaque. En son absence, sa cellule individuelle est passée au peigne fin : dans un Coran, les agents pénitentiaires retrouvent également une liste de numéros de téléphone sans plus d’indications.
M e Vincent Fillola, avocat désormais habituel du prévenu, a bien tenté de soulever la nullité de l’affaire, arguant qu’au moment de la fouille de la cellule, son client était rattaché à la maison d’arrêt de Nancy puisqu’il séjournait dans l’unité hospitalière pénitentiaire de la cité de Stanislas et qu’« à ce moment-là, la cellule n’était à personne »… sans succès.
Son client, « de façon sibylline » a continué à nier, sans vraiment convaincre, tandis que le parquet a rappelé le contexte particulier de l’incarcération du prévenu et, notamment, que sa cellule individuelle « exceptionnelle dans un cadre de surpopulation carcérale », ne laissait que peu de doute sur le propriétaire du téléphone.
M e Fillola a rappelé que lors de sa dernière comparution, son client avait avoué les faits, et assurait mordicus que cette fois ce n’était pas lui… Il n’a pas convaincu le tribunal, qui après en avoir délibéré a condamné Elbin Bokamba-Yangouba à cinq mois de prison ferme.
L'Union
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