Ce jeudi 9 juin 2016 et suite à l'agression d'une dizaine d'agents de surveillance ce lundi, les personnels pénitentiaires se sont mobilisés devant la prison de Domenjod.
Des négociations avec la direction ont eu lieu en fin de matinée. Les conséquences de cette rencontre : des travaux de sécurisation, la mise en place d'équipements spécifiques, un protocole avec les forces de police, et, surtout, un transfert des détenus concernés.
La direction s'est également engagée par écrit au remplacement de 12 postes manquants. Cette mobilisation s'est tenue sur fond de bagarre entre détenus. L'un d'entre eux, gravement blessé a été pris en charge par les secours et transféré à l'hôpital.
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Les syndicats se sont estimés satisfaits des négociations. Ils réclamaient notamment le transfert des détenus ayant agressé une dizaine d'agents ce lundi."C'est impensable que, demain, on doive à nouveau faire face à ces personnes dans nos centres de détention !" s'est insurgé Vincent Guichard, du syndicat FO.
Les syndicats ont ainsi obtenu la sécurisation du glacis par des travaux de tranché et de pose de concertinas, ainsi qu'une demande de budget spécifique à l'acquisition de détecteurs de présence et de projecteurs accouplés à une alarme périmétique. Un protocole de police sera également mis en place pour des rondes et contrôles extérieurs pendant les horaires de promenade.
Concernant le transfert des détenus à l'origine des agressions, une demande à été formulée auprès des instances judiciaires. Intraitable sur ce point, l'intersyndicale a affirmé reconduire le mouvement si cela n'aboutit pas. Une hypothèse de transfert vers Mayotte a notamment été formulée, les protagonistes étant "d'origine mahoraise" a indiqué Nicolas Calogine, du syndicat UFAP. "Il faut que la justice comprenne qu'on est dans le même bateau !" ont martelé les syndicalistes.
Une mobilisation qui s'est tenue sur fond de rixe entre détenus. "Je ne connais pas les tenants et les aboutissants de la bagarre de ce matin qui a éclaté dans le cour de promenade. Nous savons qu'un détenu a été grièvement blessé et nous avons alerté le Samu" a indiqué le représentant syndical Ufap-Unsa Justice. "Les bagarres sont devenues monnaie courante chez nous" déplore-t-il ensuite. "Des colis sont projetés de l'extérieur dans la cour (de la prison - ndlr), les détenus se battent pour récupérer les substances, drogue, alcool, zamal, qui se trouvent dans ces colis" dit encore le syndicaliste.
Il affirme que la direction de l'établissement pénitentiaire a été prévenue de cet état de fait à plusieurs reprises au cours des trois derniers mois. "Hélas, il a fallu attendre le tragique évenement de ce lundi pour que des décisions soient prises" soupire le surveillant. Les personnels ont en effet obtenu l'assurance que des travaux de sécurisation de la périphérie de la prison vont commencer.
"C'est bien, mais c'est trop tard" estime le représentant syndical avant de s'insurger : "à la suite des attentats de Paris en 2015, une enveloppe a été attribuée aux établissements pénitentiaire. Cet argent a été utilisé pour acheter des véhicules et du matériel pour les détenus. C'est inadmissible".
Le surveillant n'exclut pas qu'une arme "artisanale ou à fue" soit introduite dans un colis projeté au-dessus du mur d'enceinte de la prison. "Une arme chez nous, cela serait terrible pour tout le monde, ce serait un drame. Il faut absolument arrêter ces projections dans la cour de l'établissement. C'est un fléau qu'il faut éradiquer".
ipreunion.com
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