samedi 27 août 2016

À Saint-Aubin-Routot, le détenu avait craché dans la bouche de la surveillante

En retard à une activité en prison, le détenu âgé de 20 ansa passé ses nerfs sur l’agent pénitentiaire en l’humiliant.


Youssef, 20 ans, s’est félicité d’avoir pratiqué des sports de combat. Alors, « si je l’avais frappée, je l’aurais blessée », réplique-t-il face aux accusations de la surveillante de prison et du parquet. La femme de 34 ans justifie d’une longue incapacité de travail.



Davantage en raison de conséquences psychologiques que physiques. Le détenu poursuivi devant le tribunal correctionnel du Havre lui a imposé des crachats, notamment dans sa bouche.

« C’est un témoignage du plus profond mépris »

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Youssef s’est inscrit à une activité au sein du centre pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot. Seulement, le 13 mai dernier, il est encore au fond de son lit lorsque la surveillante vient le chercher. Elle lui fait une remarque.

Quand elle revient quelques minutes plus tard, le garçon originaire du Maroc est levé. Mais il prend tout son temps pour se préparer. « Pour me narguer », déclare la plaignante. Elle referme la porte de sa cellule. C’est alors que Youssef glisse son pied dans l’entrebâillement. Le ton monte. Il flanque des coups de pied. D’autres agents pénitentiaires interviennent. Là, le prisonnier impose ses crachats sur le bras et dans la bouche de la professionnelle. « C’est un témoignage du plus profond mépris », martèle l’avocat de la partie civile.

Bras croisés dans le box, Youssef attend que l’orage passe. Le procureur parle d’« arrogance » de sa part lors des faits. Le prévenu conserve les yeux dans le vide. Auprès du tribunal, il déplore l’absence de la victime à l’audience. « C’est vous le prévenu ! » recadre la présidente.

À quatre reprises, le garçon installé au Havre a été condamné par le tribunal pour enfants et le tribunal correctionnel. Il purge deux années ferme pour des vols de véhicules, notamment au préjudice d’une personne âgée.

« Je ne peux pas payer des jours-amende ? »

En octobre 2015, il a bénéficié d’une permission de sortir. Il en a profité pour ne pas réintégrer la prison et a été condamné pour évasion.

Aujourd’hui, il aimerait pour peine des jours-amende. « Je crains que ce ne soit pas la demande de monsieur le procureur dans un instant », prédit la présidente. Dix mois de prison ferme sont requis. Huit mois sont prononcés. Youssef ne s’en satisfait pas. « Je ne peux pas payer des jours-amende ? » insiste-t-il, bien que le délibéré ait été rendu. Et alors que ce même prévenu se plaignait au cours d’audiences précédentes d’être sans le sou.

Paris Normandie

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