jeudi 18 août 2016

Foix - Jugé, il déclare : «Vous pouvez m'y mettre en prison, je m'en fous, j'y suis bien»

Encore une fois, Jean-Louis a frôlé l'outrage à magistrat. 

Déjà, début août, il s'était bouché les oreilles et avait tourné le dos au tribunal correctionnel de Foix alors que la procureur de la République requérait son placement en détention provisoire jusqu'à son procès, fixé à ce mercredi.

Et hier, donc, cet homme de 55 ans n'a pas montré beaucoup plus de respect envers les magistrats qui devaient statuer sur son sort après les faits commis à Lavelanet le 29 juillet.



Ce jour-là, Jean-Louis a injurié la gérante d'un restaurant situé dans son quartier et son employée avant de leur montrer ses parties génitales ; il a commis des violences, sans ITT, sur une voisine alors que celle-ci est handicapée ; et il a proféré une «provocation à un acte terroriste» en menaçant de «cramer le restaurant» et de «faire exploser la gendarmerie». Entre-temps, il a insulté quatre militaires lavelanétiens.

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Le président du tribunal, Vincent Anières, a fort à faire pour mener les débats sereinement. Car le prévenu est plus occupé à répéter qu'«on (lui) a tout pris» qu'à s'expliquer sur ce qui s'est passé. Les outrages aux gendarmes ? «Oui, je le reconnais. C'était pour qu'ils me mettent en garde à vue». Les injures, l'exhibition sexuelle et les coups sur ses voisines ? «Non, je ne le reconnais pas. Mais oui, j'ai dit à la patronne du restaurant “Sale p…, va te faire enc…” et je leur ai montré mon c…», lâche-t-il avant de se tourner vers l'escorte pénitentiaire : «Bon, on peut y aller ?»

Mais non, le tribunal ne le laisse pas partir. Jean-Louis est obligé d'écouter les magistrats égrener son casier judiciaire (17 condamnations) et lire le rapport de l'experte psychiatre qui dresse le portrait d'un homme «provocateur» et «contestataire» qui «cherche à être réhabilité» mais qui ne souffre d'aucun trouble d'ordre psychologique. «Elle a raison la psy : rendez-moi mon statut (son travail en Savoie, N.D.L.R.) et j'arrête !»

Mais vu la gravité des faits, et la frayeur causée aux témoins de la scène du 29 juillet (Jean-Louis a plusieurs fois crié «Allahou Akbar»), la substitut du procureur de la République n'a d'autre choix que de requérir «une peine significative» : 10 mois de détention, dont 4 assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve sur deux ans.

«Dix mois ? Mais dans six mois je suis dehors? Qu'est-ce que je vais foutre ? Allez ! Un an ou deux, Madame», rétorque Jean-Louis en assurant à ses juges : «Vous pouvez m'y mettre en prison, je m'en fous, j'y suis bien. On m'a pris mon travail, hé bien j'y resterai jusqu'à la retraite».

Mais l'homme de 55 ans sortira de maison d'arrêt avant l'âge légal de la retraite car il n'a été condamné «qu'à» douze mois de détention, et à une interdiction de séjour à Lavelanet pendant trois ans. «Je peux plus aller à Lavelanet ? Et où est-ce que je vais me mettre à poil moi ?», conclut Jean-Louis avant de quitter la salle d'audience.

La Dépêche

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