mardi 23 août 2016

La Grande-Bretagne va isoler les détenus radicalisés en prison

Le gouvernement britannique dévoile un plan contre l'islamisme radical dans les prisons. 

La ministre de la justice britannique Elizabeth Truss pilote ce plan qui prévoit notamment de redresser des comportements jugés trop laxistes en prison face à des prédicateurs islamistes.

Il prévoit notamment d'empêcher les détenus les plus dangereux de tenter des conversions agressives sur d'autres prisonniers.

Un rapport paru au mois de juillet révèle trop "de complaisance" envers l'islam radical dans les prisons britanniques.



C'est pourquoi la ministre de la justice, Elizabeth Truss, annonce ce lundi un plan composé de huit mesures pour lutter contre l'extrémisme de certains détenus.

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Ce plan sera mis en place dans les prochains mois par un nouveau service, la Direction pour la sécurité, l'ordre et contre le terrorisme. Il soulève déjà des polémiques, certains craignant par exemple que l'isolement des détenus radicalisés en fasse des "héros" et les galvanise, explique la BBC. D'autres redoutent un "Guantanamo" à l'anglaise.

Les radicalisés séparés de la population carcérale ordinaire

La séparation des prêcheurs radicalisés dits "charismatiques" de la population carcérale ordinaire, est une des principales recommandations de Ian Acheson, ancien directeur de prison à l'origine du rapport alarmant. Il préconise la création d'unités spéciales dans les prisons, complètement isolées. A l'avenir, les détenus considérés comme "subversifs" seront aussi exclus des prières du vendredi.

"Les extrémistes ne peuvent pas être autorisés à s'attaquer aux plus vulnérables" a déclaré la ministre de la justice. Il y a encore quelques jours, le religieux influent et radical Anjem Choudary a été reconnu coupable d'avoir invité à soutenir l'Etat islamique. Sa condamnation en septembre a réactivité la crainte d'un embrigadement de ceux qui seront en contact avec lui.

Révision du personnel carcéral jusqu'ici "trop timide"

Ce plan prévoit aussi de mieux contrôler le personnel carcéral, accusé d'avoir fait preuve de "timidité institutionnelle" face à des comportements extrémistes. Le rapport, rendu partiellement public pour des raisons de sécurité, parle notamment de staffs de prison inhibés par la peur d'être taxé de "racisme".

L'Angleterre et le Pays de Galles compte 12 500 prisonniers musulmans (12% de la population carcérale, par rapport à 5% de musulmans sur la population globale). 131 ont été inculpés pour terrorisme et représentent un noyau dangereux, selon les chiffres de The Independent.

Le système de vérification des antécédents des aumôniers doit également être renforcé.

Plus de livres extrémistes

Enfin, des livres extrémistes seront retirés des bibliothèques des prisons, cinq textes sont notamment dans le collimateur du gouvernement. En juillet, l'étude de Ian Acheson dénonçait "un accès libre" à des livres considérés comme appelant au djihad.

Interrogé lundi par la BBC, l'ex-directeur de prison a fait savoir qu'il était à présent "optimiste quant à la façon dont Liz Truss [avait] commencé à traiter les questions et [à] corriger la dérive."

En France, il n'existe pas encore de plan aussi clair que celui annoncé par Elizabeth Truss, mais les personnes radicalisées sont également isolées dans certains cas. Cet été, des détenus ont notamment fait l'objet d'une surveillance accrue, comme le rapporte Le Figaro. Pas plus tard que dimanche, Le JDD parlait de l'évacuation d'une dizaine d'islamistes de la prison de Fleury-Mérogis pour éviter une tentative de "structuration de réseau".

L'Express

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