jeudi 18 août 2016

Dix morts par jour dans les prisons de Bachar al-Assad, selon Amnesty

Dans un rapport publié ce jeudi 18 août 2016, l'organisation Amnesty International dénonce les atrocités perpétrées dans les lieux de détention du pouvoir syrien.

Prisonniers syriens à Damas, sur le point d'être relâchés, le 1er septembre 2012.

C’est une estimation jugée « prudente », mais elle fait froid dans le dos : depuis mars 2011, 17 723 personnes seraient mortes dans les prisons du gouvernement syrien, soit une moyenne de 300 décès par mois, explique Amnesty International qui publie ce jeudi un rapport sur l’usage massif de la torture en Syrie. En d’autres termes, dix détenus décèdent chaque jour sous les coups de leurs geôliers ou de maladie.



L’ONG dont le siège international est à Londres dénonce « un crime contre l’humanité commis par les forces gouvernementales » et évoque des actes de torture qui « s’inscrivent dans le cadre d’attaques généralisées et systématiques contre tous les membres de la population civile soupçonnées d’être contre le régime ».

L’enfer de Saidnaya

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Amnesty International s’appuie sur le travail statistique de l’ONG américaine Human Rights Data Analysis Group (HRDAG) pour avancer ce chiffre. L’ONG rappelle qu’elle recensait entre 2001 et 2011 en moyenne 45 morts en détention chaque année en Syrie. Son rapport intitulé « L’enfer des prisons syriennes » décrit sur la base de 65 témoignages d’ex-détenus l’ampleur des sévices. La prison militaire de Saidnaya, proche de Damas, est présentée comme le lieu central des persécutions.

Ce rapport accablant sur les pratiques du régime de Bachar el-Assad fait suite au témoignage de « César », un ancien photographe de la police militaire syrienne qui avait fait défection en 2013 en emportant avec lui les clichés de milliers de cadavres, des Syriens victimes de torture en prison.

Appel à la Russie et à l’Iran

Début juillet, Amnesty International avait publié un rapport sur les enlèvements, la torture et les meurtres perpétrés par les groupes armés opposés au pouvoir syrien, notamment à Alep. L’ONG pointait du doigt le soutien de pays comme l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar et les Etats-Unis à certains de ces groupes malgré leurs crimes contre l’humanité.

Cette fois-ci, l’ONG appelle les alliés du pouvoir syrien, à savoir la Russie et l’Iran, à faire pression sur Damas pour renoncer à l’usage de la torture.

TV 5 Monde

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