lundi 23 février 2015

Dunkerque - Le surveillant devient détenu

Deux types se tiennent très droits à la barre, l’un vêtu du blanc de l’innocence, l’autre du noir des mauvais jours. Le premier, c’est un détenu de la maison d’arrêt de Dunkerque, Steven Vasseur. L’autre, c’est un gardien de cette même prison, Xavier Vanroy.

 Les téléphones de la maison d’arrêt avaient été mis sur écoute.

Une troisième personne devait être jugée avec eux, C.G., la compagne de Steven, mais elle a séché l’audience. Le gardien est prévenu d’avoir fait rentrer du tabac et des kits de shampoing à l’intérieur des murs de la prison pour les donner à Steven Vasseur, tantôt directement, tantôt par l’intermédiaire de C.G. Steven aurait ensuite troqué ces « cadeaux» contre des produits stupéfiants...


À l’écoute des détenus

Le trafic se serait déroulé sans accroc pendant presque un an, de février 2014 à janvier 2015. À l’origine de l’affaire, une « balance » très ordinaire ; un compagnon de cellule de Steven aurait révélé les faits, contre la promesse d’un aménagement de peine. Les enquêteurs vont alors placer sur écoute les téléphones de la maison d’arrêt, ce qui leur permet d’enregistrer plusieurs échanges entre Steven et sa femme. Il y est notamment question d’un certain « Xavier », mais chaque fois que la conversation prend un tour intéressant, la copine de Steven le rappelle à l’ordre : « Tu parles trop... » Les soupçons des policiers s’en trouvent assez confortés pour qu’ils aillent les soumettre à cette dernière, qui admet les faits dans les grandes lignes...

« Devoir d’exemplarité »

Le procureur de la République, Eric Fouard, tient là l’occasion de montrer que personne n’est au-dessus des lois, surtout pas ceux qui sont chargés de les appliquer : « Le problème, ce n’est pas tant ce qu’il trafique... » Mais bien qui participe au trafic. Car le gardien, Xavier Vanroy, avait déjà été condamné en 2013 pour des vols à la maison d’arrêt, et s’en était tiré avec une mise à l’épreuve et quelques mois de suspension. Pas question de tolérer ces comportements au sein du personnel pénitentiaire : « On est intransigeants sur les outrages aux policiers, gendarmes ou gardiens, il faut aussi l’être lorsqu’ils violent la loi. Les détenteurs de l’autorité publique ont un devoir supérieur, un devoir d’exemplarité. » Il demande 6 mois ferme pour Xavier Vanroy. Un trio d’avocats se met alors en branle pour défendre les trois prévenus. Me Karaghiannis, avocat de C.G., la présente comme une femme attentionnée qui voulait simplement que son homme soit le plus beau de la prison, pour expliquer qu’elle ait pris tant de risques pour lui obtenir du shampoing...

Trois hommes en colère

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...