Le surveillant pénitentiaire du centre de détention de Montmédy, soupçonné de corruption, a été écroué ce vendredi. Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Nancy.
Il a épousé la profession en 1986. Bientôt trente ans de métier. Après 18 années passées au centre de détention de Montmédy, ce gardien de prison de 50 ans s’est retrouvé dans le box des prévenus ce vendredi, devant le tribunal correctionnel de Verdun. En comparution immédiate. « Pour des faits intolérables », appuie la substitut du procureur de Verdun, Frédérique Chiron.
Ce mardi, après des mois d’enquête menés par la brigade de recherches de Verdun, il a été placé en garde à vue. L’homme habite en face de la prison. Avant de se rendre au travail, les gendarmes l’ont interpellé. Sur lui, un sac de sport : à l’intérieur, des bouteilles d’alcool, des sachets remplis d’herbe de cannabis, des téléphones portables… L’homme est soupçonné d’avoir organisé un trafic au sein de la prison, à l’intention de détenus, depuis le 1er janvier 2013.
Devant le tribunal de Verdun, aux côtés du surveillant pénitentiaire, cinq détenus, qui devaient comparaître pour avoir écoulé la marchandise au sein de la prison. Deux d’entre eux ayant sollicité un délai pour préparer leur défense, le procès a été renvoyé au 20 mai prochain. Ces détenus ont été dénoncés par le surveillant. Mais beaucoup d’entre eux nient leur implication dans le trafic : « Qu’est ce que je fais là ? », demande l’un d’entre eux. Se jugeant bouc émissaire dans cette affaire.
« Il faut le protéger contre lui-même »
Il restait aux juges à statuer sur la détention provisoire de chacun, notamment celle du surveillant pénitentiaire. Complexe.Pour la substitut Chiron, la justice doit faire passer un message d’exemplarité : « Au sein de l’administration pénitentiaire, chez les détenus mais aussi au sein de toute la société. » Pour elle, il faut absolument placer tous les prévenus en détention provisoire. Et par la même occasion, les transférer dans d’autres centres pénitentiaires : « C’est pour qu’il n’y ait pas de pression sur les témoins. En ce qui concerne le surveillant, ses collègues témoignent dans cette enquête. De plus, il faut qu’il soit à la disposition de la justice. Mais nous avons aussi besoin de le protéger, contre lui-même et contre d’autres protagonistes de l’affaire. Notamment ceux qui le fournissaient. »
Me Olivier Bienfait est chargé des intérêts du gardien de prison. Il avait l’habitude de le croiser au sein du centre de détention, lors de commissions de discipline : « C’est lui qui m’ouvrait les portes », confie-t-il, en marge de l’audience. Le conseil ne voit pas en quoi enfermer son client le protégerait. « Tout le monde va savoir sa fonction, en prison, ce qui le mettra peut-être en danger. » L’avocat avoue que le surveillant, fragile psychologiquement, a dit qu’il mettrait fin à ses jours : « C’est vrai. Mais sa vie est davantage en danger en cellule que dehors, auprès de sa famille. »
Me Vautrin, pour la défense de trois des autres détenus, charge la barque...
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