L’administration pénitentiaire va recruter, au niveau national, plus de 1500 surveillants en 2015.
On sait que les Nordistes représentent en général autour d’un tiers des inscrits au concours. Sabrina a 34 ans et vit « dans la région lilloise ». Après une expérience de commerciale, elle a choisi, à 25 ans, d’enfiler l’uniforme bleu et les Rangers.
Sabrina se hisse sur la pointe des pieds, pour regarder dans l’oeilleton. Nous sommes dans une coursive, le grand couloir de part et d’autre duquel s’alignent les cellules, de la partie réservée aux femmes de la maison d’arrêt de Sequedin. « Je fais 1m60 et demi ! Et le demi est important ! », rigole-t-elle. Au dessous d’1m60, impossible d’être surveillant. Rapport à la hauteur de l’oeilleton, notamment.
Sinon, il faut une bonne condition physique, mais « moins que les pompiers, lance Sabrina. Moi, je ne suis pas sportive. » Et être titulaire du BEPC, avoir entre 19 et 42 ans. Sabrina était commerciale, en CDI, le jour où elle tombe, « dans le journal », sur « une annonce de recrutement, pour être surveillant pénitentiaire ». Ses parents sont contre : « Mon papa avait un peu peur du milieu carcéral, il y a beaucoup de clichés. » Ils tentent de lui faire croire qu’elle n’a pas la formation nécessaire mais la jeune femme, volontaire, se renseigne, et passe le concours.
Stage et formation
S’en suivent huit mois de formation à l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP)... Et un premier stage-découverte, en prison. « On n’a pas les clefs, c’est pour voir si on est prêts. À l’extérieur on n’a pas de connaissance du milieu carcéral, on ne sait pas à quoi s’attendre. » La jeune femme, souriante et au bagou à toute épreuve, avait « peur de mal faire ». « Je me demandais, est-ce qu’un détenu d’une quarantaine d’années va accepter l’autorité d’une femme de 25 ans ? » Elle n’a « jamais eu de souci » : « il faut avoir de la personnalité, et respecter les détenus. »À la prison de Sequedin, on compte quelque 400 personnels pénitentiaires (qui ne sont pas tous surveillants), dont environ 20 % de femmes.
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