Faut-il isoler les détenus islamistes radicaux des autres prisonniers ? Manuel Valls avait annoncé, après les attentats de janvier, l'extension dans quatre prisons de l'expérimentation menée à Fresnes depuis le mois d'octobre dernier. Pas encore convaincant, selon les spécialistes.
À Fresnes, ils sont une vingtaine de détenus, poursuivis pour des actes en lien avec le terrorisme, à être regroupés dans une aile spécifique de la maison d'arrêt. Séparés des autres détenus, ils ne sont pas à l'isolement, et bénéficient des mêmes conditions de détention que les autres. Mercredi dernier, la nouvelle contrôleure des prisons, Adeline Hazan se disait réservée sur ce programme et son extension annoncée.
Une réserve immédiatement reprise par l'OIP, l'Observatoire international des prisons, qui dénonce une décision précipitée. L’organisation s’est procuré un rapport confidentiel de l'inspection des services pénitentiaires, qui se sont rendu à Fresnes en janvier. Ils en étaient revenus à demi convaincus.
Ce que reproche principalement l’inspection des services pénitentiaires à l’expérience de Fresnes, c’est d’avoir été lancée dans la précipitation, et sans concertation. Le directeur de la maison d'arrêt a en effet agi dans l’urgence, pour stopper le prosélytisme. Le rapport note d’ailleurs que de ce point de vue là, c’est réussi : il y a peu d’incidents dans cette zone qui regroupe actuellement 24 détenus. Surtout, le climat dans le reste de la maison d’arrêt s’est apaisé.
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