Il faut anticiper la sortie des détenus malades mentaux, préconisent les professionnels de la psychiatrie en prison, réunis à Nantes cette semaine (1).
Trois questions à...
Olivier Giron, chef du service médico-psychologique régional de Nantes.
Y a-t-il une augmentation du nombre de détenus souffrant de pathologies mentales ?
On les estime à 15 à 20 % du nombre global des détenus et il ne semble pas que cette proportion ait augmenté. Il y en a plus car, de manière générale, il y a plus de détenus. Et ces malades mentaux vont être sureprésentés dans certaines prisons du fait de la vétusté d'autres établissements. Car l'offre de soins est inégale. Il existe des petites maisons d'arrêt où il n'y a pas de psychiatre. Ainsi, le magistrat adressera le détenu dans une maison d'arrêt plus grande.
Au cours de ces journées, votre réflexion a porté sur la prise en charge du détenu malade mental à sa sortie de prison. Comment se passe-t-elle ?
Les détenus atteints de troubles psychiatriques sont très précarisés. D'abord, ils purgent des peines plus longues que les autres, car ils ont moins de chances de bénéficier d'aménagements.
Ensuite, ils sortent de prison avec, souvent, l'hôpital psychiatrique pour unique solution. Dans l'immense majorité des cas, la psychiatrie libérale va répondre aux abonnés absents. D'abord, parce que les psychiatres libéraux ne sont pas assez nombreux. Ensuite, parce que le détenu malade mental est stigmatisé et qu'il y a des réticences à le prendre en charge, du fait de sa dangerosité potentielle ou imaginée.
Quelles solutions envisager ?
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