#Marseille : les #Baumettes au pied du mur

De nouvelles vidéos clandestines tournées dans le centre pénitentiaire des Baumettes circulent sur Internet depuis jeudi.

 

Sitôt postées, sitôt dénoncées. Trois vidéos, mises en ligne sur Dailymotion jeudi, ont agité le monde pénitentiaire toute la journée de jeudi. Il s’agit d’images tournées, selon toute vraisemblance, dans l’enceinte des Baumettes à l’aide de smartphones. Dès jeudi soir, le syndicat pénitentiaire des surveillants non-gradés (SPS) avait l’information. L’occasion de se fendre d’un communiqué envoyé aux médias dans la foulée, qui pose une question aux accents réactionnaires : « Les Baumettes : prison ou centre de vacances pour la population pénale ? »

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SPS : pas facho ?
Avec son logo aux contours de la France métropolitaine et aux couleurs bleu, blanc, rouge, le Syndicat pénitentiaire des surveillants non-gradés (SPS) soulève des interrogations. « On nous a accordé l’étiquette de fachos à cause de notre logo, raconte Pierre Montreuil, secrétaire national adjoint du syndicat. Si on avait fait apparaître un quelconque lien avec un parti politique, l’administration n’aurait pas laissé faire. » Pourtant, le SPS n’a pas que l’apparence d’un groupuscule d’extrême droite. Une partie de son discours y fait aussi écho. Pointant « le laxisme de l’administration », il réclame des mesures autoritaires. Ses propositions tournent en boucle sur les sites Internet de milieux identitaires. Créé en 2004, le SPS revendique aujourd’hui une présence dans 60 à 70 établissements pénitentiaires et dit avoir un délégué dans chaque direction interrégionale.
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Interrogé sur sa grande réactivité le secrétaire régional du syndicat, Cyril Antolin, explique que « ça circule sur Facebook, alors on les as vues ». Et aussitôt diffusées. à tel point que la hiérarchie s’en est saisie. « On essaie de vérifier la sincérité de ces vidéos [intitulées, entre autres, "Prison des Baumettes : bagarre dans les douches", ndlr], assure Philippe Peyron, le directeur interrégional des services pénitentiaires. Mais étant donné la topographie des lieux observés dans les vidéos, on peut dire que ces images remontent à plusieurs mois en arrière. » à se demander pourquoi elles apparaissent soudain sur le Net, à peine trois jours avant les élections départementales...

Elles n’en ont pas moins suscité un buzz, avec près de 160 000 dès jeudi matin pour la vidéo intitulée « évasion de prison en France » (retirée en fin de journée). De quoi pousser, une fois de plus, l’administration pénitentiaire dans ses retranchements. Laquelle avait déjà dû se mobiliser, en janvier, à la suite de la création d’une page Facebook baptisée « mdr o Baumettes » qui affichait certains clichés pris en détention (page qui existe encore). Pour l’heure, « deux des individus ont été identifiés », précise Philippe Peyron. Difficile, cependant, d’imaginer, que cela changera la réalité du terrain. Ne serait-ce que l’incapacité de l'administration pénitentiaire à faire respecter l’interdiction d’introduire des téléphones portable en détention.

L’impossible contrôle carcéral

Selon le directeur interrégional, près de « 27 000 téléphones portables ont été retrouvés en 2014 dans les établissements pénitentiaires ». Entre les projections au-dessus de l’enceinte, les parloirs et de possibles trafics internes, les méthodes pour les faire entrer en prison foisonnent. « Cela fait des années qu’on dénonce ces problèmes. Il faut que ça soit mis en ligne pour que la direction s’y penche », fulmine David Cuccieti, de la CGT des Baumettes, qui pointe des manques de moyens et une incurie de la direction.

Les fouilles systématiques à la sortie des parloirs, réclamées par le SPS, sont interdites par la loi pénitentiaire de 2009...

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