L’extrême gauche rennaise s’est faite depuis plusieurs années une spécialité de ficher , de dénoncer, de stigmatiser tous ceux qui ne pensent pas comme elle , mais aussi ceux qui cherchent à mettre fin aux violences qui émaillent chaque grande manifestation « anti – tout ».
Elle vient de franchir une nouvelle étape dans la délation en publiant un site Internet sur lequel on trouve des photos, identités et coordonnées de fonctionnaires de police rennais, mais aussi d’employés de l’administration pénitentiaire.
Outre ce qui ressemble fort à un appel au lynchage et à l’exaction – non signé comme le sont chaque actions de cette mouvance radicale pourtant bien identifiée et localisée à Rennes – des photos de policiers avec leurs enfants sont également diffusées . « On atteint les sommets en terme d’ignominie », nous confie un policier rennais.
Le site Internet, dont nous ne révélerons pas l’adresse par respect de l’anonymat des personnes visées, est hébergé en Italie, par l’association Investici, basée à Pise. Cet hébergeur accueille tout ce que l’Europe compte de sites d’ultragauche, antifascistes, « anticapitalistes » etc.
Indymedia Nantes, site pilote et relais de toute la mouvance radicale, n a pas hésité à diffuser l’adresse du site –avant de subitement l’enlever hier, bien qu’il soit toujours visible dans le cache de google – une forme de complicité puisque le site Internet publie l’adresse e-mail où les individus peuvent envoyer les informations qu’ils possèdent sur les fonctionnaires mis en cause.
Le ministère de l’Intérieur ainsi que le ministère de la Justice – ministère de tutelle pour les fonctionnaires de prison – ont été saisis. Au sein de la police rennaise, tous les fonctionnaires attendent désormais une réaction force de la place Beauvau et de la Justice. « Si des responsables de la police ou même des responsables politiques voyaient leur vie privée ainsi bafouée et leur sécurité menacée, il est évident que ce site Internet aurait déjà été fermé et que ses auteurs seraient en passe d’être arrêtés » nous confie un autre policier, qui espère « que le même travail sera réalisé pour des fonctionnaires qui ne sont pas forcément hauts placés dans la hiérarchie ».
A l’heure actuelle, le site est en effet toujours en ligne. La direction générale de la police (DGPN) dit « avoir saisi » les services spécialisés de lutte contre la cybercriminalité de la direction centrale de la police judiciaire. Elle invite aussi les fonctionnaires à faire attention sur l’utilisation de Facebook.
Du côté des gardiens de prison, l’émotion est également très forte : « quand on sait qu’à la prison de Vezin, il y a certains détenus islamistes, et non des moindres avec Djamel Beghal, mentor des frères Kouachi, on craint effectivement pour notre sécurité » confie l’un d’entre eux sous couvert d’anonymat.
Ce site Internet apparaît alors que les derniers mois ont été agités à Rennes, sur fond de manifestations d’extrême-gauche « contre les violences policières » mais aussi à quelques jours du procès en appel de deux policiers dansl’affaire Zyed et Bouna, du nom de ces deux individus décédés pour avoir pénétré dans un local EDF de Clichy sous Bois pou échapper à un banal contrôle policier. Les deux fonctionnaires sont poursuivis pour n’avoir pas averti les deux adolescents des dangers encourus dans ce local EDF …
Une partie de la mouvance violente d’extrême gauche à Rennes – vers qui tous les soupçons se tournent aujourd’hui – a pris ses quartiers à « La Maison de la grève », dans un local en location situé 37 rue Legraverend. Ces militants appellent d’ailleurs à une semaine de mobilisation à l’occasion du procès des deux policiers, et notamment à une manifestation, mercredi 18 mars, à 15h, au départ de la Cité Judiciaire.
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