Elle créait de faux chômeurs. Le tribunal correctionnel de Brest a condamné ce mardi 8 décembre 2015 une conseillère de Pôle Emploi Morlaix à deux ans de prison dont six mois ferme. Elle est aussi condamnée à rembourser les 412.000 euros détournés en quatre ans.
Elle a été licenciée fin août et s’est inscrite à Pole Emploi. Ironie de l'histoire, elle touche une allocation de retour à l’emploi depuis octobre.
A l'audience, cette femme, qui élevait seule ses deux enfants a indiqué avoir commencé l’escroquerie en raison d’un endettement à la consommation, puis par engrenage, en améliorant son train de vie.
Des dossiers avec numéros de sécu incomplets
Ce qui est frappant dans cette affaire, c’est l’apparente facilité avec laquelle cette conseillère a escroqué Pôle Emploi. Sylvie créait de faux chômeurs sans avoir besoin de fournir de carte d’identité ou de carte vitale. Elle inventait un nom, une date de naissance, donnait une adresse réelle, prenait le numéro SIRET d’un véritable employeur pour créer un parcours professionnel et entrait un numéro de sécurité sociale incomplet.Comme elle était expérimentée (37 ans de maison essentiellement aux Assédics), elle savait comment débloquer le dossier malgré ce numéro tronqué. Une procédure a en effet été mise en place par Pôle Emploi pour indemniser plus vite les chômeurs dont les droits de sécurité sociale ne sont pas à jour. "Terriblement tentant " a glissé à l'audience, l’avocat de cette femme ordinaire.
Repérée par un contrôle aléatoire
Les contrôles aléatoires effectués par le seul contrôleur du centre permettait de contrôler cinq à dix dossiers par conseiller et par an. Ces contrôles aléatoires ont permis de détecter un dossier suspect début 2015. Sylvie a fermé le dossier et fait fictivement déménager le faux chômeur dans une autre circonscription. C’est un croisement des relevés d’identité bancaire par un service de contrôle général qui l’ont confondue. Mais au bout de 4 ans d’escroquerie. La direction de Pole Emploi s'est refusé à tout commentaire. On ignore si les procédures de contrôle ont été modifiées depuis la révélation de cette affaire.
Le parquet a réclamé 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis...
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