Un nouveau centre pénitentiaire ouvrira ses portes fin janvier dans le Puy-de-Dôme, à Riom. Financé par un partenariat public-privé attribué au groupe Hélios, ce bâtiment nouvelle génération place la réinsertion active au coeur de la vie des détenus.
Exemplaire, le programme immobilier qui a permis sa création est financé par un partenariat public-privé (full PPP), attribué au groupe Hélios (mené par Spie Batignolles). Ce contrat en « full PPP » : conception, construction, maintenance et exploitation de l'établissement durant 25 ans prévoit également la fourniture de prestations de service à la personne (buanderie, restauration, cantine, ateliers...) pour une durée de neuf ans.
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Une "sécurité adaptée"
La livraison du bâtiment à Riom, en octobre 2015, a clôturé le programme de réalisation de trois centres pénitentiaires par le groupement mené par le groupe Spie Batignolles, dans le cadre de deux appels d'offres en partenariat public privé (PPP) lancés par le ministère de la Justice en 2010. Les centres pénitentiaires de Valence (Drôme) et de Beauvais (Oise) ont été livrés simultanément en juin 2015. Le ministère de la Justice avait mandaté l'APIJ en décembre 2010 pour lancer le projet de construction de nouveaux centres pénitentiaires en France, répondant aux normes les plus récentes.Fin décembre 2012, un groupement constitué du groupe Spie Batignolles, mandataire, de Barclays Infrastructure Funds, du FIDEPPP et de GEPSA (GDF Suez) avait signé avec l'APIJ deux contrats de partenariat public-privé. Ils portaient sur le financement, la conception, la réalisation, l'entretien, la maintenance des trois nouveaux centres pénitentiaires. À Riom, la construction commencée en septembre 2013 s'est étalée sur 24 mois pour un montant s'élevant à 85,1 millions d'euros. Flambant neuf, le nouveau centre pénitentiaire revendique une « sécurité adaptée » avec absence de miradors et de filins anti-hélicoptère.
La réinsertion active au coeur du projet
"Nous sommes ici sur un concept d'Établissement à réinsertion active (ERA) précise Pascal Moyon, directeur du centre pénitentiaire. Ce concept répond à un double objectif : améliorer les conditions de détention et de travail du personnel mais aussi préparer la réinsertion, prévenir la récidive et lutter contre le suicide."Nathalie Grand, directrice du service pénitentiaire d'insertion et de probation détaille la mise en œuvre "de 5 heures d'activités encadrées obligatoires par jour et par détenu ; d'espaces dédiés au lien social ; d'une vie collective en quartier".
Concrètement, certains détenus seront autonomes dans la gestion de leur temps et de leurs activités au sein de l'établissement.
"Ce concept repose sur une individualisation des régimes de détention prévient Pascal Moyon. Nous avons un quartier d'accueil et d'évaluation des détenus. Ce quartier nous permet d'instaurer dans l'établissement deux niveaux de sécurité : sécurité normale et sécurité adaptée avec affectation des détenus en fonction du niveau de dangerosité. De ces choix découle l'instauration de deux régimes de détention : mode ouvert ou mode fermé en fonction de la capacité de la personne détenue à vivre en collectivité et autonomie."
Un bâtiment nouvelle génération
Les principes architecturaux ont été pensés pour améliorer les conditions de travail du personnel.« La lumière naturelle dans l'ensemble des bureaux ; la vidéosurveillance généralisée sur les coursives et les salles d'activités ; le positionnement de la zone administrative dans le mur d'enceinte ... devraient améliorer franchement les conditions de travail », souligne le directeur de l'établissement.Quant aux détenus, les cellules individuelles de 8,5 m2 avec sanitaire et douche, la végétalisation et l'agrandissement des cours de promenade, les unités de deux fois 20 places sur quatre niveaux (160 places maximum), avec un secteur d'activité en rez-de-chaussée améliorent grandement les conditions de détention.
" Quatre parloirs familiaux et quatre unités de vie familiale favorisent le maintien des liens familiaux précise Nathalie Grand. L'accès aux soins ; la création d'un pôle d'insertion et de prévention de la récidive et les ateliers de production (dont un atelier bois) favorisent la réinsertion."Spie Batignolles a d'ailleurs soutenu l'insertion sociale sur le chantier en travaillant en partenariat avec les acteurs locaux de l'emploi. 46 600 heures d'insertion ont été réalisées à Riom.
"Cette démarche « Insertion » s'est adressée à différents publics en difficulté : jeunes ou adultes sans qualification, personnes qualifiées mais sans emploi et très éloignées du monde du travail et personnes placées sous contrôle judiciaire" précisent les responsables de Spie Batignolles.Plusieurs opérations de parrainage destinées à faire découvrir les métiers du BTP ont également été organisées pour des mineurs placés sous contrôle de la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ). La collaboration avec les entreprises locales a également été privilégiée.
Le Centre Pénitentiaire de Riom en chiffres
- capacité de 566 places sur 33 962 m2 SHON :
- deux quartiers Maison d'Arrêt de 164 places chacun en R + 4
- un quartier Centre de Détention de 164 places
- un quartier femmes de 30 places
- un quartier d'accueil et d'évaluation de 24 places
- un quartier de semi-liberté hors enceinte de 20 places
- le projet prévoit un effectif de 294 de personnels
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