La reconstitution du double homicide où Florence Parmentier et Celil Eren ont trouvé la mort en juillet 2013 à Thaon a eu lieu ce jeudi dans un quartier totalement bouclé.
THAON-LES-VOSGES
Les rues Joffre, Foch, et impasse Kléber de Thaon-les-Vosges, étaient désertes ce jeudi au petit matin. Les panneaux indiquant que le stationnement était interdit ce jour-là ont bien été respectés par tous les riverains. Et il valait mieux.Il n’était pas tout à fait 8 h lorsqu’un important dispositif de gendarmes a investi les lieux. 37 hommes au total des communautés de brigades de Thaon et de Remiremont, de la BMO (brigade motorisée) de Remiremont, de la brigade de recherche, du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Remiremont et Epinal) ainsi que deux équipes cynophiles (Epinal et Remiremont). Tous placés sous le commandement du capitaine Morel (adjoint au commandant de compagnie de Remiremont) se préparaient à une reconstitution judiciaire.
Convoi sous escorte
Il s’agissait de la reconstitution d’un drame qui s’est joué rue Foch à Thaon-les-Vosges. Hier, le quartier a de nouveau vécu l’effervescence des gyrophares. Comme il y a deux ans et demi. Comme en ce début de soirée d’été 2013. Une zone pavillonnaire où tout semblait serein jusqu’à ce 4 juillet où Florence Parmentier et Celil Eren, tous les deux âgés de 45 ans et résidants de la rue thaonnaise, ont été abattus d’une balle de calibre 7,65 mm. Ils étaient amis. Elle, était divorcée, maman de deux enfants. Lui, marié et père de trois enfants. Francis Conte (amoureux de Florence Parmentier) est accusé de les avoir tués à l’aide de son fusil à lunette qui se trouvait dans la voiture avec laquelle il s’est rendu dans la rue Foch devant le domicile d’une des victimes. Celil Eren a reçu une balle en pleine tête. Florence Parmentier est morte après avoir reçu le second projectile au niveau de la mâchoire.Il était un peu plus de 9 h lorsque Francis Conte, l’auteur présumé du double homicide, extrait de sa cellule de la maison d’arrêt d’Epinal, est arrivé dans un fourgon, sous escorte et sirènes hurlantes sur la scène du crime. L’homme de 57 ans, petites moustaches, lunettes rectangulaires sur le nez, habillé d’un gilet pare-balles « assez coopératif pour expliquer la façon dont il s’y est pris », selon le vice-procureur Jérôme Pauzat a fait ce que la juge d’instruction Aurélie Valente lui a demandé. Le client de Me Gary Lagardette « stressé pendant la reconstitution » a reconnu avoir bien voulu abattre Celil Eren mais pas Florence Parmentier soutenant que le second coup était parti tout seul. Ce qui n’a pas convaincu l’expert en balistique : pour qu’il y ait un deuxième tir, l’arme a forcément été réarmée.
Le quinquagénaire a confirmé par la suite avoir appuyé sur la détente. La préméditation ne fait aucun doute pour Me Welzer, l’avocat des familles endeuillées : « Selon moi il est venu tuer ces deux personnes avec un fusil chargé. Il a accompli des gestes très précis. Ce sont donc deux assassinats. »
En octobre 1992, Francis Conte avait déjà tué son ex-compagne de deux coups de fusil à pompe en pleine rue à Mirecourt. Il avait écopé de 15 ans de réclusion criminelle. Le procès de ce double homicide devrait se dérouler devant la cour d’assises des Vosges courant 2016. Francis Conte risque la réclusion criminelle à perpétuité.
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