Hier s'est clôturé à Quimper le procès en appel du prisonnier vannetais accusé d'avoir étranglé son codétenu en avril 2010. Il écope de 16 ans de prison. Contre dix au premier procès.
L'histoire commence en 2010 à la prison de Vannes. Mickaël Tosten, 46 ans, purge une peine de prison qui doit s'achever six jours plus tard. L'homme, décrit par les surveillants comme « casse-pieds, contre l'autorité pénitentiaire », souffre d'un mal de dos chronique dû à une double hernie discale.Une maladie qui l'oblige à de multiples allers-retours à l'infirmerie et l'oblige à l'absorption quotidienne d'une quantité non-négligeable de médicaments, « Mais dans des dosages respectant les normes », précise la toxicologue après ses analyses de sang et d'urine.
Procès en appel
Le 21 avril, son codétenu, un SDF de 26 ans, « marginalisé » selon les propos entendus au procès, est retrouvé mort dans son lit. Il est 23 h 30. Les secours, au terme de multiples tentatives de réanimation, se déclarent vaincus. Leur combat pour sauver la victime aura duré plus de 45 minutes. Comme il est d'usage pour un décès survenu en milieu carcéral, la victime est autopsiée.
Dès le lendemain, le médecin légiste met en évidence deux hématomes au niveau de la gorge, invisibles à l'oeil nu. Corps, poumons et foie présentent eux aussi les stigmates d'un manque d'oxygène. La conclusion ? Une mort par asphyxie. L'enquête menée à l'époque avait conduit la cour d'assises du Morbihan à condamner Mickaël Tosten à 10 ans de réclusion criminelle.
Le procès en appel s'est tenu cette semaine à Quimper. L'avocat général, à l'heure des réquisitions, appelle le procès celui du « mystère de la cellule 104 ». Il pointe les incohérences des dépositions. « Vous vous dîtes insomniaque, mais vous dormiez comme un bébé au moment des faits. Vous demandez à changer de cellule fréquemment à cause de codétenus qui vous empêchent de dormir, mais vous invitez un autre détenu, connu pour ses ronflements, à partager la vôtre. »
Au terme d'un réquisitoire animé, l'avocat général demande une peine de 10 ans de prison.
Place à la défense
Durant une heure et demie, les deux avocats du mis en cause épluchent chaque donnée, chaque détail. Dans cette plaidoirie ping-pong, il est surtout pointé du doigt les comptes rendus médicaux. « Toute l'accusation ne repose que sur certaines conclusions des rapports d'experts », expliquent-ils à la barre. Les avocats s'interrogent alors « sur l'indépendance de ces spécialistes, trop orientés par les magistrats instructeurs. » En somme, dans ce dossier, l'explication de ce qui aurait pu provoquer l'étranglement de la victime, comme les gestes de secours, est au coeur de la défense.
Face à ce qui « pourrait être une supposée amnésie ou un trouble du discernement », suite aux prises de médicaments du mis en cause, ainsi qu'à « des contres vérités dans les rapports d'autopsie », les avocats demandent l'acquittement...
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