Après trois agressions de surveillants en un mois, plusieurs détenus de la maison d'arrêt ont été transférés. Mais le personnel pénitentiaire s'attend à de nouvelles tensions pendant les fêtes. « C'est notre quotidien », témoignent deux surveillants.
Depuis, plusieurs détenus ont été transférés. Le nombre de matelas parterre ne serait plus que d'une demi-douzaine, contre le double au moment de l'agression, et le nombre de détenus redescendu à 80, pour 55 places. « Au-dessus de 70 détenus, c'est tendu pour tout le monde », explique Pascal Kerbouriou, délégué FO, qui s'inquiète de voir désormais des surveillantes insultées. « Avant, ça n'arrivait jamais aux femmes ».
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Prévenus et condamnés
Alors que l'un de ses collègues est en arrêt pour avoir été menacé de mort à l'extérieur de la prison, ce surveillant, qui travaille notamment aux parloirs de la maison d'arrêt, ne comprend pas que le détenu concerné n'ait pas encore été transféré. « Comment le collègue va-t-il pouvoir revenir travailler sereinement ? ».
Jean-Michel Le Breton, délégué Unsa-Ufap (majoritaire), qui travaille depuis douze ans en garde postée, au contact direct des détenus, de jour comme de nuit, raconte le quotidien d'une maison d'arrêt normalement réservée à la détention provisoire, et dont l'aile Sud est fermée depuis des années pour cause de mérule. « Dans la réalité, il y a aussi des détenus qui attendent une place en centre de détention ou pénitentiaire (plus sécurisés), et les prévenus (pas encore jugés) sont mélangés avec les condamnés, jusqu'à six par cellule ».
Au juge vannetais qui a qualifié cette année la maison d'arrêt de « passoire », les deux surveillants répondent « article 57 » de la dernière loi pénale, qui a supprimé depuis deux ans la fouille systématique aux parloirs. « Les détenus se sont organisés pour vivre comme à l'extérieur et faire passer les téléphones et la drogue, sans qui, il faut le dire, la cocotte-minute aurait explosé depuis longtemps ».
En attendant, ils se préparent à devoir gérer les tensions inhérentes à la période des fêtes de fin d'année, entre les détenus qui n'auront pas eu la permission tant espérée et ceux qui, à l'inverse, redoutent de passer Noël à l'extérieur.
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« Nouveaux détenus »
Selon lui, les tensions de ces dernières semaines sont autant dues à « l'arrivée de nouveaux détenus qui se connaissent entre eux et pensent que le personnel est à leur service », qu'aux travaux sur le terrain des sports de la prison, « qui a empêché pendant trois mois l'usage du quartier disciplinaire pour sanctionner les détenus les plus récalcitrants ».Au juge vannetais qui a qualifié cette année la maison d'arrêt de « passoire », les deux surveillants répondent « article 57 » de la dernière loi pénale, qui a supprimé depuis deux ans la fouille systématique aux parloirs. « Les détenus se sont organisés pour vivre comme à l'extérieur et faire passer les téléphones et la drogue, sans qui, il faut le dire, la cocotte-minute aurait explosé depuis longtemps ».
Gilets pare-balles et filet anti-projection
Et ils constatent amèrement que leurs conditions de travail ne se sont guère améliorées depuis dix ans à Vannes. « Si l'administration trouve de l'argent pour aménager un nouveau terrain de sport aux détenus, elle doit aussi pouvoir en trouver pour nous équiper de nouveaux gilets pare-balles et installer un filet anti-projection au-dessus de la cour de promenade ».En attendant, ils se préparent à devoir gérer les tensions inhérentes à la période des fêtes de fin d'année, entre les détenus qui n'auront pas eu la permission tant espérée et ceux qui, à l'inverse, redoutent de passer Noël à l'extérieur.
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