Sévèrement pointés du doigt suite au décès par pendaison de Jean-Claude Petitfaux, auteur présumé du double meurtre de Foulayronnes, au lendemain de son incarcération, les agents de la maison d'arrêt d'Agen, par la voix des syndicats, estiment qu'il n'y a pas eu dysfonctionnement, ni défaut de surveillance.
Le nécessaire a été fait jusqu'au bout : surveillance spéciale la première nuit toutes les heures, procédure appliquée aux primo-arrivants, à savoir passage devant un gradé et devant un infirmier de l'Unité de consultation et de soins ambulatoires, à l'exception de l'examen psychiatrique qui n'est pas réalisable le week-end, et consignes de surveillance maintenues le samedi.
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Découvert à la première ronde
La solidarité joue à plein entre les personnels affectés par ce passage à l'acte jugé imprévisible, affirme un représentant de Force Ouvrière. «Le lendemain de son placement en détention, Petifaux allait bien. Il était souriant (sic). Il a été reçu en entretien par un gradé, la question lui a été posée sur d'éventuels penchants suicidaires. Il a répondu par la négative. L'après-midi, il a eu accès à une promenade protégée réservée aux détenus vulnérables qui subissent des menaces ou liés à des affaires sensibles de par leur fort retentissement médiatique. Puis à 18 h 30, les détenus regagnent leur cellule. Distribution des repas, fermeture et passation de relais entre le service de jour et celui de nuit. C'est dès la première ronde dite à l'œilleton avec une vue de 360 degrés sur la cellule, qu'un surveillant a constaté vers 20 h 10 qu'il s'était pendu avec le cordon de son appareil médical pour l'apnée du sommeil à un barreau de la fenêtre». Imparable… La même source sait par expérience que pourceux qui sont vraiment déterminés et dans ce cas précis, «un profil qui trompait son monde», le suicide est possible avec des draps effilochés, une couverture, un vêtement, accrochés au lit superposé ou aux barreaux. Il suffit de calculer le laps de temps entre deux rondes… «On ne peut pas mettre un gardien devant chaque porte !».Deux suicides en l'espace de deux mois à Agen, mais qui resteraient des faits rarissimes, même les tentatives. «Dès qu'un détenu va mal, on l'oriente de suite vers un infirmier psychiatrique. On a de la chance de travailler dans une petite maison d'arrêt. Nous sommes attentifs. Nous communiquons beaucoup entre la hiérarchie, les surveillants et l'infirmerie. Le dialogue avec la population est constant», note encore une voix syndicale.
Les agents exécutent des rondes dites «d'écoute» en passant dans les coursives pour traquer problèmes ou rixes éventuelles et des rondes d'œilleton toutes les deux heures pour les arrivants, les quartiers d'isolement et disciplinaire et toutes les 3 heures pour les autres. Un dernier baroud d'honneur de celui qui a abattu le couple Simon en présence des enfants et qui a continué de rôder dans le secteur. Si une prise de conscience semblait s'opérer au moment de sa mise en examen, avait cru déceler son avocate Elodie Severac moins de 24 heures plus tard, Petitfaux n'a rien laissé transparaître, aucun signe de détresse. Tant l'Ufap Unsa Justice, que FO sont formels sur ce point.
1 surveillant pour 40 détenus
Le surveillant a aussitôt appelé un gradé, le seul pour des questions de sécurité à être habilité à ouvrir les cellules.» Lors de la découverte de Petitfaux, son pouls était inexistant, mais les personnels lui ont posé un défibrillateur, ont procédé à des massages cardiaques avant l'arrivée des pompiers et du Samu». Un détenu qui entre en prison, est aussitôt conduit au quartier des arrivants où il peut séjourner jusqu'à une semaine. Une phase d'observation avec étude du profil psychologique de l'intéressé pour le transférer ensuite dans une cellule collective. Petifaux était seul ce week-end-là dans sa cellule qui peut accueillir un codétenu. Car 10 places sont disponibles dans le quartier des arrivants.De jour comme de nuit, quatre agents et un gradé sont postés à la surveillance. Cela représente 1 agent pour 40 détenus au premier étage, un pour 30 en rez-de-chaussée. «C'est deux fois plus encadré le week-end que la semaine avec les parloirs, le va-et-vient, les ateliers pour cantiner…».
Actuellement, 109 personnes sont sous écrou à Agen. Des travaux d'électricité en cours, qui impactent des ailes du bâtiment, font que l'effectif de la population pénale à Agen est régulé.
Dépossédée d'un procès public, la famille des victimes attend aujourd'hui les résultats de la double enquête interne et judiciaire.
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