Faisant suite à votre article " Le feu au mitard " paru dans votre journal le 19 septembre 2013, l’UFAP -Unsa Justice Ecrouves vous fait savoir qu’elle souhaite exercer un droit de réponse.
En effet, sans reprendre la teneur globale du texte et bien que la majeure partie de celui-ci soit mise au conditionnel, il n’en demeure pas moins que ces écrits restent hasardeux et laisse planer le doute quant au professionnalisme des personnels pénitentiaires du CD Ecrouves.
Pour éclairer la rédactrice de cet article...
Le temps entre l’apparition des premières fumées et l’arrivée des agents sur les lieux aura été de 10 secondes.
Sept minutes seulement auront été nécessaires au personnel pour s’équiper et sortir, non seulement le détenu qui décédera à l’hôpital mais aussi pour en secourir 3 autres qui occupaient les cellules voisines et qui étaient exposés au émanations. (Il faut savoir que les cellules disciplinaires ont 2 portes et que 2 agents sont nécessaires pour ouvrir celles-ci).
L’alarme ayant été déclenchée en-même temps que le constat d’apparition de fumées, les pompiers et services médicaux d’urgences sont arrivés 8 minutes plus tard. Les personnels pénitentiaires avaient alors extrait les 4 détenus et les services médicaux de l’établissement étaient déjà sur place.
Voilà pour ce qui est de la chronologie des faits. Nous pouvons donc féliciter les personnels pénitentiaires ainsi que les services de secours pour leur réactivité.
Pour continuer dans l’information : Plusieurs subterfuges sont utilisés pour faire pénétrer des substances ou objets illicites dans ces cellules. Dont deux très connus dans le milieu pénitentiaire.
1/ Le "Yoyo" : Consiste en la fabrication de cordelettes avec des lambeaux de draps. Par ce biais, les détenus glisse le "yoyo" par la fenêtre et se font passer divers ustensiles et matières d’une cellule (classique) à une autre cellule (disciplinaire).
2/ La dissimulation des ces objets et substances dans l’anus avant la mise en cellule disciplinaire.
Ainsi, il nous arrive de retrouver ensuite cachés dans une cellule : Drogue, lames de rasoirs, armes artisanales, téléphones et autres....
Quand la personne est déterminée, elle aboutit à ses fins.
Autre information : Dans cet article, il est fait allusion à une "source syndicale" qui affirmerait, je cite : « Les détenus ne font pas l’objet d’une fouille intégrale lorsqu’ils sont transférés dans ce quartier ».
FAUX ! Cette information est totalement erronée et nous doutons que votre "source" soit réellement syndicale.
Lors d’un placement au quartier disciplinaire, un détenu est systématiquement et intégralement fouillé. Seules les parties intimes ne sont pas soumises à la fouille.
Cette fouille à justement pour objectif d’éviter au maximum l’introduction d’objets qui permettraient à une personne d’attenter à sa vie ou à celles des personnels pénitentiaires, médicaux ou autres intervenants.
Las, comme expliqué précédemment, il existe des moyens détournés que nous ne pouvons contourner.
L’UFAP-Unsa Justice déplore cette régulière mise à mal des personnels pénitentiaires au travers des médias.
Le jour de l’incendie, 3 autres détenus sont sortis indemnes du fait de la rapidité de réaction des personnels. Il n’en est pas fait état dans l’article.
Régulièrement, voire au quotidien, dans tous les établissements de France, des vies sont épargnées grâce au professionnalisme des personnels pénitentiaires et médicaux. Il n’en est jamais fait état.
Au travers de ce "Droit de réponse", nous souhaitons mettre en avant ce ressenti que vivent les personnels pénitentiaires quand leur métier est mis à mal par les médias.
Le quotidien d’un "maton" n’est et ne sera jamais rose, nous le savons. Mais que l’on cesse de le noircir.
Nous faisons notre métier avec passion et professionnalisme, au détriment bien souvent de notre vie familiale et sociale mais aussi, hélas parfois... de nos vies tout court ! soyez-en conscients.
Pour le bureau UFAP/Unsa Ecrouves
R. Michel, secrétaire local
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