Les mineurs détenus à la prison de Lavaur devront-ils bientôt jouer les casques bleus pour séparer les disputes entre surveillants et éducateurs ?
Connu pour les évasions en série, l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) connaît aujourd’hui une poussée de fièvre interne. «Après une avalanche d’insultes violentes d’un surveillant à l’encontre d’une éducatrice. Après une nouvelle salve d’insultes destinée au directeur du service éducatif, ce dernier ayant simplement souhaité montrer son soutien à notre collègue. Après un tract pénitentiaire injurieux visant notre directeur, nous n’avons eu comme seule réponse de la part de la directrice de l’établissement que: «cet incident relève d’un 50/50 en terme de responsabilité», écrit, dans un communiqué, le bureau du syndicat CGT-PJJ.
Les syndicalistes s’inquiètent : «quelle sera donc la prochaine étape ? Des violences physiques ? Des menaces ? Des accusations diffamatoires ?».
Véronique Caillavel, directrice de l’EMP, jointe par téléphone ne souhaite pas s’exprimer sur cette question. Le ras le bol des éducateurs est important : nous travaillons actuellement dans une ambiance délétère où le travail éducatif est sans cesse défié, dénigré et attaqué. Le travail éducatif mené à l’E.P.M. contribue lui aussi à la sécurité et il est de plus en plus insupportable d’être méprisé au quotidien. Cet été encore, rappelons que le travail éducatif a contribué à la libération de 28 mineurs sur le seul mois d’août. Or, l’unique retour de l’équipe de direction pénitentiaire est d’attaquer la PJJ sur un manque d’activités de médiation». Le désaccord semble profond. La Cgt-PJJ soupçonne l’administration de vouloir mettre à mal le projet initial des EPM basé sur le triptyque : surveillance, éducation, enseignement. «A l’inverse d’une initiative visant à saboter le projet EPM, nous tenons à réaffirmer notre volonté d’accomplir nos missions d’accompagnement éducatif et de préparation à la sortie dans des conditions de respect et de tolérance à défaut du soutien de la direction.»
Des détenus privés de sport...et de chauffage
Selon le syndicat CGT-PJJ, les jeunes détenus ont été privés de sport en grande partie au mois d’août. Un surveillant moniteur de sport victime d’une agression actuellement en arrêt de travail, un autre en congé : «durant cette période, et pour pallier l’absence des moniteurs de sport, le service éducatif a proposé des séances sportives. Les cadres de l’Administration Pénitentiaire, en réponse, nous donnent accès au gymnase sans avoir le courage d’imposer ce dispositif exceptionnel aux surveillants.
Résultat : pas de sport, les surveillants refusant de pallier l’absence des moniteurs» Et les week ends c’est pas mieux : «un planning d’occupation du gymnase par unité de vie continue de circuler sans que les mineurs y aient accès au final. Est-ce une provocation ou un moyen de faire illusion lors des audits de la centrale ?», s’interrogent les syndicalistes. Si ça chauffe entre éducateurs et la direction, ce n’est pas le cas dans les cellules : le chauffage est en panne. L’hiver va bientôt pointer le bout de son nez. «Nous ne savons pas si le système de chauffage sera remis en état à temps. La neige commence à tomber dans les Alpes, le compte à rebours a commencé». Pour la CGT-PJJ le constat est préoccupant : «avec seulement 30 jeunes actuellement, on se demande si le comportement de l’équipe d’encadrement de l’administration pénitentiaire de l’EPM ne relève pas du sabotage de projet». Véronique Caillavel, la directrice de l’EMP refuse de s’exprimer sur ces sujets.
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