Mardi, détenus du centre pénitentiaire et bénévoles de l'association Abeilles arlésiennes ont récolté le nectar pour la deuxième année.
L’image est insolite. Sur l’un des toits du centre pénitentiaire de Tarascon bourdonnent sept ruches, soit la bagatelle de 280 000 butineuses. Depuis l’an dernier, elles sont placées sous la responsabilité de deux détenus.
Mardi, avec l’aide des bénévoles de l’association Abeilles arlésiennes, qui apportent leur soutien technique, le moment tant attendu - la récolte du miel - est enfin arrivé. Une journée exceptionnelle, immortalisée par un détenu de l’atelier vidéo. Le fruit de six mois de travail. Mais pour ces hommes condamnés à vivre dans un univers clos, c’est aussi une occasion de rester connectés au monde, à plus d’un titre.
Les apiculteurs une fois par mois à la prison
Tout d’abord par les contacts et les connaissances que leur apportent les apiculteurs. Ils se rendent en moyenne une fois par mois au centre pénitentiaire afin de suivre les progrès de leurs élèves et vérifier l’état sanitaire des abeilles.
La récolte offerte aux Restos du cœur
Mais surtout, par la volonté des détenus de s’inscrire dans un acte de solidarité. Le fruit de la collecte de miel est en effet mis en pot et distribué à des associations caritatives. L’an dernier, pour la première récolte de miel, 80 kilos, soit 650 pots de 125 grammes ont été offerts aux Restos du cœur. Cette saison, la production s’annonce beaucoup plus généreuse avec 130 kilos espérés, qui seront également mis à la disposition d’associations. Une gageure : l’année a été mauvaise pour les abeilles en raison d’un printemps pourri. Pourtant, le miel mille fleurs butiné dans les champs autour du centre pénitentiaire est un vrai régal, dont les premières gouttes ont été dégustées hier avec le pain tout chaud fabriqué sur place par la boulangerie de la prison.
Un ancien détenu a installé des ruches chez lui
Au-delà de l’anecdote, l’aventure séduit les détenus. "C’est une activité apaisante", assure l’un des cadres de l’établissement. "Sur les deux détenus qui s’occupaient des ruches l’an dernier, libérés, l’un a monté une activité d’apiculture, l’autre a installé un rucher chez lui, pour son plaisir", se réjouit Benoît Vennin, président d’Abeilles arlésiennes. Ceux qui ont pris la suite cette année se montrent tout aussi passionnés. "Ici, pas mal de prisonniers viennent de la campagne. C’est intéressant et c’est un moyen de garder le contact avec la nature", explique l’un d'eux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire