De multiples viols commis au parloir d’une prison ou enregistrés sur vidéo : ce calvaire imposé à un garçon de 4 ans est au cœur du procès d’assises de la mère et du beau-père de l’enfant, qui s’est ouvert hier à Strasbourg.
De multiples viols commis au parloir d’une prison ou enregistrés sur vidéo : ce calvaire imposé à un garçon de 4 ans est au cœur du procès d’assises de la mère et du beau-père de l’enfant, qui s’est ouvert hier à Strasbourg.
Lionel Barthélémy, 31 ans, aurait bénéficié de l’aide de la mère du petit garçon, dans le parloir de sa maison d’arrêt. Elle aurait fait mettre son fils à genoux sur une chaise avant de lui bander les yeux avec son écharpe puis l’aurait maintenu par les bras pendant que son beau-père le violait.
Après avoir changé plusieurs fois de versions au cours de l’enquête, Lionel Barthélémy a finalement reconnu avoir violé le fils de sa compagne. Mais selon son avocat, Me Matthieu Airoldi, les faits se seraient déroulés « à l’initiative de Madame », lors d’une visite au parloir à la maison d’arrêt de Toul en février 2010. Cette version est contestée par les avocats de la mère du garçonnet, aujourd’hui âgé de 8 ans et placé en foyer.
De son propre aveu, la jeune femme, 25 ans, se serait elle-même livrée à plusieurs viols et agressions sexuelles sur son fils entre 2009 et 2010. Mais elle aurait toujours agi sous la menace et les instructions de son compagnon, même lorsque celui-ci était en détention, grâce à un téléphone portable, selon l’un de ses avocats Me Dominique Bergmann.
Décrite comme étant « sous l’emprise » de Lionel Barthélémy par une de ses amies qui a témoigné à la barre, Sabrina B. a avoué avoir été « fascinée » par son compagnon, un sentiment mêlé de crainte pour cet homme qui lui faisait subir de multiples agressions.
Des sévices filmés
Grand, la tête rasée et le regard fixe derrière des lunettes étroites, Lionel Barthélémy est resté impassible, pratiquement immobile, derrière la vitre du box des accusés au premier jour d’un procès sans huis clos.
« J’ai fait du mal aux trois femmes avec qui j’ai eu un enfant », a calmement reconnu le beau-père du garçon, répondant aux questions de la présidente de la cour Anne Gailly. Lionel Barthélémy est père de trois enfants nés de mères différentes, trois femmes à qui il a infligé des violences ou agressions sexuelles. Condamné plusieurs fois à des peines de prison pour des faits similaires, il a reconnu devant la cour avoir des problèmes relationnels avec les femmes. « J’étais sa chose, je devais obéir à tous ses désirs sexuels et ménagers. J’étais sa prostituée, pas son amour », a témoigné une de ses ex-compagnes, qu’il avait séquestrée pendant plusieurs heures fin 2002. Par crainte peu avant la remise en liberté de son compagnon, ou par sentiment de culpabilité, selon les versions qu’elle a données, Sabrina B. s’était présentée volontairement à la brigade de gendarmerie de Wissembourg (Bas-Rhin), le 30 mai 2011.
Au cours des perquisitions, 143 fragments de films réalisés à partir de téléphones portables ont été retrouvés. A plusieurs reprises, la mère se serait elle-même filmée avec son téléphone portable et aurait fait parvenir les cartes mémoire au beau-père en détention.
Les experts sont parvenus à reconstituer huit vidéos à caractère pornographique et trois à caractère pédopornographique. Des images insoutenables que les jurés devaient visionner ce mardi.
Les deux accusés, en détention provisoire depuis le 1er juin 2011, encourent 20 ans d’emprisonnement.
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