Ils ont écopé de huit mois de prison avec sursis pour des violences aggravées sur un détenu lors d’une fouille.
Trois ans après les faits, la victime apparaît encore très émue, très atteinte par cette scène de violences subie le 7 juin 2014. Ce jour-là, la fouille de ce détenu a dégénéré.
Les quatre surveillants pénitentiaires présents comparaissaient ce vendredi devant le tribunal correctionnel d’Evry pour ces faits de violences en réunion et par personne dépositaire de l’autorité publique. Ils ont été condamnés à des peines de huit mois de prison avec sursis.
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Ce 7 juin 2014, à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, la victime sort d’un parloir. Il passe à la fouille, nu. Un surveillant aperçoit un objet dissimulé au niveau du postérieur. Le détenu nie. Le surveillant lui met une claque, selon la victime. Lui pose la main sur la joue, selon le surveillant, ce qui est déjà une faute. Le détenu met alors l’objet dans sa bouche et se retrouve mis au sol d’un coup de balayette, le gardien assis sur son dos. Trois collègues accourent.
La victime assure prendre plusieurs coups de poing au visage et recrache le sachet qui contient 17 g de cannabis et 200 €. Un violent coup de pied lui est encore asséné dans la tête. En sortant du box de fouille, il a le visage tuméfié et ensanglanté. Au sol, une flaque de sang de dix centimètres de diamètre. La victime perd connaissance peu après. L’incapacité totale de travail se monte à sept jours.
« Ce sont des faits graves » pour la substitut du procureur
Les violences sont incontestables. Si un des prévenus assure n’avoir vu aucun coup, tout en reconnaissant que ce qui s’est passé « n’était pas professionnel » et « inhumain », deux autres disent avoir vu le coup de pied sans savoir qui l’a donné. Le quatrième, que l’administration pénitentiaire accuse d’être l’auteur du coup, charge un de ses collègues. « Les prévenus se renvoient la balle, déplore la substitut du procureur. Je pense que chacun en sait plus que ce qu’il veut bien dire. »
L’enquête de l’administration pénitentiaire conclut que tous « mentent sciemment » et insiste sur le fait que les procédures n’ont pas été suivies. Dès le début de la fouille, le surveillant qui constate qu’un objet est caché aurait dû appeler son supérieur. « Si vous l’aviez fait, on n’en serait pas là », lui lance l’avocate de la partie civile. « Ce sont des faits graves », insiste la substitut du procureur, tout en soulignant « les difficultés d’exercice ce métier ».
Le Parisien
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