Cet Albanais de 38 ans était soupçonné d’avoir joué un rôle périphérique dans l’attentat en fournissant indirectement des armes au terroriste.
Un détenu albanais soupçonné d’avoir fourni indirectement des armes à l’auteur de l’attentat de Nice s’est suicidé vendredi à Fleury-Mérogis (Essonne), un acte qui ponctue une recrudescence inhabituelle des suicides dans la plus grande prison d’Europe ces derniers mois.
Aleksander Hasalla "a été retrouvé pendu avec un lacet dans sa cellule", a expliqué le parquet d’Évry, confirmant une information du journal Libération. Il était incarcéré depuis décembre 2016 dans la plus grande prison d’Europe et sa détention provisoire, "venait d’être prolongée début juin".
Seul dans sa cellule
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Cet Albanais de 38 ans était suivi pour prosélytisme et était donc placé seul en cellule, selon l’administration pénitentiaire.
Délinquant avec des attaches en France et en Italie, il était soupçonné d’avoir joué un rôle périphérique dans l’attentat de Nice, au cours duquel le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel a tué 86 personnes et en a blessé 450 autres au volant d’un camion, le 14 juillet 2016.
Aleksander Hasalla était notamment connu pour des faits de vols aggravés et n’avait pas de lien démontré avec la mouvance terroriste, selon des sources proches du dossier. Il était accusé d’avoir fourni un pistolet automatique et une kalachnikov à un couple d’Albanais, qui les avaient eux-mêmes vendus à un proche de Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
"Toute la question est de savoir s’il avait conscience de donner ça à un terroriste, ce qui n’était pas encore franchement établi", a rappelé un enquêteur.
Vague de suicides
Pour ces faits, il était mis en examen pour complicité d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et pour infraction à la législation sur les armes en lien avec une entreprise terroriste. Selon une source proche de l’affaire, la qualification terroriste de son dossier était sur le point d’être abandonnée.
Il s’agit du deuxième détenu incarcéré pour des faits de terrorisme qui met fin à ses jours en détention. En 2015, Yassin Salhi, lui aussi incarcéré à Fleury-Mérogis après avoir décapité son patron et attaqué un site gazier en Isère, s’était suicidé.
Le suicide d’Aleksander Hasalla intervient dans un contexte délicat pour la prison de Fleury-Mérogis. Depuis le début de l’année, "on dénombre au moins huit suicides, ce qui est absolument singulier" dans la plus grande prison d’Europe, a souligné une source pénitentiaire.
"On est face à un effet boule de neige qui n’est pas simple à gérer". Selon cette source, Hasalla bénéficiait d’un suivi psychiatrique en détention.
Sud Ouest
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