Un détenu accusé d'avoir violé son voisin de cellule à la prison de Fresnes comparaîtra devant les assises du Val-de-Marne à partir du 21 janvier 2014. Un procès rare : le viol reste un sujet tabou dans les prisons.
La cour d'assises du Val-de-Marne va se pencher à partir de mardi sur le lourd tabou des agressions sexuelles en détention, avec le procès, devant une juridiction criminelle, d'un détenu accusé d'avoir violé son voisin de cellule à la prison de Fresnes. L'administration pénitentiaire avait été alertée par les pleurs de la victime dans une des cours de promenade de la prison de Fresnes. Cet homme chinois, ne parlant pas français, avait expliqué avoir été violé par son co-détenu en cellule, dans la soirée du 29 décembre 2011, avant d'être menacé de représailles s'il parlait.
"Mon client ne reconnaît pas les faits de viol", dit l'avocat de l'accusé, Me Nicolas Podolak. En détention provisoire, son client, qui était incarcéré dans une affaire de meurtre toujours à l'instruction, a été transféré dans un autre établissement de la région parisienne. "On l'a mis avec un assassin", dénonce de son côté l'avocate de la partie civile, Me Solenn Le Tutour. "Il est sorti, il y a un an et demi de prison. J'espère qu'il sera là car il fait l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière.... C'est un dossier horrible".
Univers de la frustation, génératrice de rapports de force, la détention offre un terreau aux violences sexuelles. Objet de nombreux clichés véhiculés par le cinéma et la littérature, elles n'apparaissent comme telles dans aucune statistique publique de l'administration pénitentiaire et sont noyées dans l'entrée "agressions entre co-détenus" dans les rapports d'activités.
"Mon client ne reconnaît pas les faits de viol", dit l'avocat de l'accusé, Me Nicolas Podolak. En détention provisoire, son client, qui était incarcéré dans une affaire de meurtre toujours à l'instruction, a été transféré dans un autre établissement de la région parisienne. "On l'a mis avec un assassin", dénonce de son côté l'avocate de la partie civile, Me Solenn Le Tutour. "Il est sorti, il y a un an et demi de prison. J'espère qu'il sera là car il fait l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière.... C'est un dossier horrible".
Univers de la frustation, génératrice de rapports de force, la détention offre un terreau aux violences sexuelles. Objet de nombreux clichés véhiculés par le cinéma et la littérature, elles n'apparaissent comme telles dans aucune statistique publique de l'administration pénitentiaire et sont noyées dans l'entrée "agressions entre co-détenus" dans les rapports d'activités.
Deux dimensions se font jour chez les détenus victimes de viol pour taire l'agression dont ils ont été victimes: celle d'apparaître comme une victime et celle d'être une "balance". "La virilité et l'hétérosexualité sont des ressorts importants des relations entre hommes détenus. Admettre avoir été violé équivaut à une perte de crédibilité dans un monde où il ne reste plus que ça", observe Gwenola Ricordeau, sociologue dont l'un des thèmes de recherche est la sexualité en prison. "Il y a très peu de procès pour des viols entre détenus et encore moins aux assises... Les victimes ne dénoncent pas par peur des représailles... Vous êtes avec votre bourreau en permanence", note un avocat pénaliste.
Source: France 3 Paris Ile de France
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