Au lendemain de l'agression physique de deux surveillants, le personnel de la maison d'arrêt de Nantes s'alarme de la surpopulation de l'établissement ouvert il y a seulement un an et demi.
Une cinquantaine de matelas seraient actuellement posés au sol pour héberger près de 660 détenus, alors que la capacité maximale théorique est de 608 places.
« C'est la première fois qu'on arrive à une telle situation ici, constate Yann Hervé, délégué Ufap-Unsa. De plus en plus de peines d'emprisonnement sont prononcées alors qu'on ne peut pas pousser les murs. A ce rythme, on craint d'arriver aux 800 détenus dans les cinq ans. Forcément, cela entraîne une montée des tensions et complique fortement notre travail au quotidien. On avait exprimé nos inquiétudes à ce sujet avant même l'ouverture de la maison d'arrêt. On a l'impression de ne pas être entendus.»
L'impatience des détenus
Samuel Gauthier, secrétaire CGT pénitentiaire, craint aussi de nouvelles agressions en raison d'une « population pénale de plus en plus vindicative ».
« Il y a des profils pénaux à séparer mais c'est de plus en plus difficile quand on manque de place. On est aussi obligés de créer une liste d'attente pour les demandes de parloirs, sport, centre scolaire, etc. Le détenu ne voit rien venir et s'impatiente. Il faut que les pouvoirs publics et les candidats aux élections municipales prennent le problème à bras-le-corps.»
Sollicitée, la direction pénitentiaire « ne souhaite pas commenter »
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