mercredi 15 janvier 2014

MEURTHE-ET-MOSELLE - Preneur d’otage en garde à vue

Mickaël Gilgenman, le prisonnier du centre de détention de Toul, qui a pris en otage une psychologue lundi en fin d’après-midi, a été conduit à l’hôtel de police de Nancy, dès qu’il s’est rendu, un peu après minuit et demi.
 
Les policiers du GIPN étaient sur place ainsi que les ERIS, les équipes d’intervention de la pénitentiaire.  (Photo Alexandre MARCHI)
 
Il a été aussitôt placé en garde à vue. Il a été interrogé par les enquêteurs de la brigade criminelle de la Sûreté départementale durant la journée de mardi. Un transfert à la cité judiciaire est prévu pour ce mercredi. Le détenu, âgé de 25 ans et originaire de Mulhouse, sera présenté à un juge d’instruction qui devrait le mettre en examen pour « séquestration ».

Le magistrat instructeur pourrait retenir contre lui des circonstances aggravantes. Ce qui ferait varier la peine encourue de 5 ans maximum jusqu’à 30 ans de réclusion. Tout dépendra de la virulence de la menace qu’il a exercée sur la psychologue et du caractère véritablement volontaire de sa libération.
« C’est la pression forte mise sur le détenu par le négociateur du groupe d’intervention de la police nationale (GIPN) qui l’a mis dans l’obligation de libérer son otage » , a précisé, lors d’une conférence de presse, hier matin, le procureur Thomas Pison.

Ce dernier est revenu sur le profil du prisonnier qu’il a décrit comme « un peu fragile psychologiquement » mais « sans être considéré comme posant des problèmes majeurs ». Le détenu est en train de purger deux peines de prison. L’une de 4 ans pour des cambriolages. L’autre de 2 ans pour une affaire de violences.

Libérable le 28 octobre 2017, le jeune Alsacien avait été écroué le 29 juin 2012. D’abord à Colmar. Puis à la prison de Montmédy (Meuse). « Il a eu quelques incidents là-bas. Il a été dans un groupe de détenus qui a causé un peu de désordre » , a indiqué le procureur. Mickaël Gilgenman a été transféré le 17 juillet dernier à Toul. « C’est lui qui avait souhaité aller là », a précisé Thomas Pison. Lundi, le détenu a été sanctionné pour ne pas s’être rendu dans un atelier. « Nous ne sommes pas dans une maison d’arrêt mais dans un centre de détention. Les prisonniers ne sont pas enfermés 24 heures sur 24. Ils ont un peu plus de liberté. Ils peuvent circuler dans l’enceinte de l’établissement. Mais cela faisait plusieurs fois qu’il ne se rendait pas dans l’atelier dont il dépendait et qu’il allait dans un autre bâtiment pour voir d’autres détenus. Il avait été averti ».

Une brosse à dents « sous ses parties génitales »

Le prisonnier s’est retrouvé en fin d’après-midi au quartier disciplinaire où il a demandé à voir la psychologue qui le suit. L’entrevue s’est déroulée dans la bibliothèque du quartier disciplinaire. « C’est classique » , a commenté le procureur qui estime qu’il n’y a pas eu de « dysfonctionnement » dans cette affaire.

Avant de rencontrer sa psy, le prisonnier a été fouillé. Juste une palpation. Pas une fouille à corps. Car c’est interdit. Sauf si l’administration pénitentiaire a des soupçons particuliers. Ce qui n’était pas le cas.

Le détenu a donc pu cacher « dans son slip, sous ses parties génitales » , une brosse à dents « dont la partie brosse a été brûlée et taillée en pointe pour en faire un poinçon ». C’est avec cette arme artisanale qu’il a menacé la psychologue.

Thomas Pison a salué « le courage et le professionnalisme » d’un des gardiens du centre de détention qui est resté durant 6 heures en contact téléphonique régulier avec le preneur d’otage qui réclamait un transfert vers une prison alsacienne. C’est finalement le négociateur du GIPN qui a pris le relais et résolu la crise. « Ce genre d’incident est en train de se répandre. Cela devient de plus en plus fréquent. Et il va falloir réfléchir, à l’avenir, à ce qui peut être fait pour éviter cela » , a conclu le procureur.

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